Spectacle de Cie Tam Tam (64) vu le 17 juillet à 10H10 au théâtre Espace St Martial dans le cadre d’Avignon OFF 2019. Du 4 au 27 juillet, sauf dimanche
Auteur : Zarco Petan
Mise en scène : Thierry Lutz
Comédiens : Christophe Biamont
Genre : théâtre
Public : tout public à partir de 6 ans
Durée : 55 min
L’idée d’aborder le conte du « Petit chaperon rouge » par le biais d’un procès intenté au Loup, pour meurtre avec préméditation sur les personnes du chaperon rouge et de sa grand-mère, introduit si besoin un note particulièrement dramatique dans cette histoire.
De fait, nous voilà transportés dans un tribunal sommaire, avec estrade et barre des témoins, deux chaises, une cage pour le prévenu. Sur l’avant de la scène, une corde descend du plafond, funeste présage d’une sentence à venir… Le juge, les avocats de l’accusation et de la défense, les témoins (le lièvre, le chasseur, le chaperon rouge), et l’inculpé, vont tour à tour prendre la parole. L’ensemble du public sera finalement appelé à se prononcer, ainsi que deux jurés choisis dans l’assistance.
La solennité du prétoire est assez bien rendue, avec ses représentants réels, en opposition au crime et aux personnages mis en scène, totalement fictifs, issus d’un conte, rappelons-le, imaginé par les frères Grimm.
Le comédien, après avoir expliqué les règles de ce qui est présenté comme une sorte de jeu, endosse le rôle du juge et des avocats. A l’aide de quelques accessoires et changeant de costume à vue, il incarne également les témoins et le loup. L’avocat de la défense attire l’attention sur ce qu’on oublie aussi parfois, la violence exercée à l’encontre du loup, à qui le chasseur a ouvert le ventre à vif pour en sortir la grand-mère et le chaperon rouge. Les dépositions des témoins révèleront quant à elles quelques surprises… Sans parler du loup, qui ne se souvient de rien et plaide non coupable !
La mise en scène souffre à mon sens de quelques longueurs, dont on peut aussi imaginer qu’il s’agit d’un parti pris pour asseoir la solennité du propos ?? Cependant les changements de costume sont parfois laborieux, ce qui casse un peu le rythme, alors qu’un simple pantalon à taille élastique rendrait les choses plus aisées.
Néanmoins, la compagnie Tam Tam nous livre un spectacle de bonne tenue dans l’ensemble, parfois drôle (un peu, quand même !) et qui permet aux jeunes enfants d’appréhender la réalité d’un univers inconnu d’eux, celui d’une cour de justice, où tout citoyen peut être appelé à répondre de ses actes, et ceci par le biais d’un conte dont ils connaissent bien la teneur, mais certainement pas sous l’angle ici mis en scène.