Tête de cerf
Tête de cerf

Spectacle de la «Compagnie Katapult» (44) vu le 15 juillet 2019 à 15h30 à Théâtre du Centre dans le cadre du festival d’Avignon OFF 2019. Du 05 au 28 juillet 2019.

 

Auteur : Virginie Janelas

Mise en scène : Virginie Janelas

Avec : Julia Cela, Garance Félix, Virginie Portier

Genre : Théâtre
Public : Public ado/adulte

Durée : 1H10

 

 

Comment évoquer et illustrer par le jeu théâtral, ce qu'on ne voit pas, ce dont on ne parle pas sinon comme un secret (de Polichinelle) ? L'origine du monde, passage obligatoire pour l'homo sapiens de base, mais pas seulement, est entourée d'une aura de mystères, de joies et de souffrances.

 

 

Trois jeunes femmes sur scène, accompagnées d’un tableau noir mobile et d'une bassine d'eau. « Tête de cerf » ; non, nous ne sommes pas perdus dans une forêt profonde peuplée de ces cervidés ruminant quelques jeunes pousses. Mais ce qu'ils ont sur la tête ressemble bien à un organe caché au cœur d'un ventre où l'on cultive une espèce qui nous est familière. Donc, si j'ai bien compris, la femme fait partie de l'espèce sapiens, genre homo, famille hominidés. Et l'homme ? C'est pareil… mais c'est différent. Il est juste à côté. La compagnie Katapult a créé ce spectacle à partir d'expériences de femmes. Les trois jeunes suisses jouent tour à tour le vécu des femmes aux différentes étapes de la manifestation de cet organe à tête de cerf. On en apprend beaucoup, à la fois d'un point de vue du fonctionnement de l'organisme, que des ressentis et conséquences pour celle qui porte en elle l'avenir de l'espèce humaine. Tout est présenté avec une certaine distanciation, de l'humour, mais aussi un profond réalisme. Elles réussissent à nous faire connaître ou reconnaître les hauts et les bas, les joies et les douleurs de la vie de femme. La vie est rythmée par cet organe qui a ses règles et ses exigences. Je comprends bien que si c'est une force, c'est aussi une faiblesse, une responsabilité. La force est celle d'avoir le pouvoir de donner la vie, la faiblesse se vérifie chaque mois et la responsabilité relève de la survie de l'espèce humaine. C'est tout une Histoire (avec un h majuscule) qui m'éclate à la figure à travers les mots de l'auteur autant que par le jeu délicat mais bien posé des actrices. Une histoire qui dure depuis la nuit des temps et ne doit pas s'arrêter. On en sort ébranlé, satisfait d'avoir un instant vécu ce qui est toujours si caché et restera inconnu pour un homme.

 

Venez vivre ou revivre, un instant, les fondements de la nature féminine. Les hommes en apprennent autant que les femmes qui peuvent y trouver un exutoire et les jeunes adolescentes, un apprentissage sur leur vie future.

 

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