La Nième Compagnie et Promenade d’Artiste ont présenté cette petite forme sur la scène de l’Hexagone de Meylan (38) le mardi 12 novembre 2007. Intitulée lecture-sculpture, elle fait étape dans le travail entrepris par Claire Truche depuis plus de deux ans maintenant autour du Groënland et dont la forme finale sera présentée lors de la saison 2008/2009 avec comme possible intitulé "Immaqassuao". Une manière d’attendre les R-i, rencontres prévues en 2009 autour de Science et Théâtre.


La soirée s’est déroulée en deux temps dont un après spectacle avec une glaciologue-physicienne grenobloise, Delphine Six, pour confronter les approches, celles des deux pôles, celles du spectacle et de la science. Une manière différente d’appréhender la création qui est chère à cette salle.

Avec :
- Claire Truche : comédienne
- Denis Tricot : plasticien Durée : 40 mn Tout public à partir de 12 ans

A l’automne 2006, nous avions eu l’occasion d’entrevoir la proposition de ces deux artistes lors de la Route des 20, sur la scène-même de l’Hexagone. Cf l’article publié le 25/10/2006 sous le titre "Campements". Nous avons eu le souhait de voir comment leur parcours avait évolué en un an et ce qu’ils avaient à nous dire de leur rencontre-partage aujourdh’ui.
Bribes de lecture piochées dans des récits de voyages, des contes du Grand Nord ou encore des oeuvres romanesques associées aux sculptures éphémères et mouvantes en bois et cordes, ce travail dépouillé, quasi ethnologique, témoigne de la poursuite d’une utopie, celle de ce pays blanc porteur d’imaginaires et de puissantes fantasmagories.
Il y a deux disours, deux histoires en une, tantôt mêlées, tantôt mises côte à côté, bout à bout de la scène. On peut regarder l’un, voire entendre l’autre, c’est selon où notre écoute nous porte. Claire Truche dit de cette proposition qu’elle la voudrait maléable et improvisée, parce que les arcs de Denis Tricot l’emportent, selon les moments, vers des ailleurs différents. Cela a à voir avec le conte, le récit qui se construit dans l’alléatoire de la parle et des regards. Du coup, le spectateur est lui-même en partance, il pose momentanément son sac sur le sol gelé, il voit les aurores boréales et entende la neige craquer, chuinter, frémir...
Tout cela est quasi entre les mots, derrière nos paupières. La mise en scène n’est donc pas figée, fixée pour l’instant, et est plutôt induite par la manière dont les arcs dessinent l’espace, en courbes et lignes droites. De fait, parfois, elle est balbutiante, fragile, peut-être imparfaite, sans conteste : en marche.

Le directeur de l’Hexagone rêvait que cette histoire se dise sur les cîmes ; en tout état de cause, on peut parfaitement l’imaginer hors d’un plateau théâtre, dans un espace nature qui la ferait résonner autrement.

L’Hexagone :
- tél : 04 76 90 00 45
- www.theatre-hexagone.eu

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