Le-Braquemard-du-pendu--c--Patrick-Boyer.jpgSpectacle de la Cie La Mondiale Générale, vu à "Midi-Pyrénées fait son cirque en Avignon" (du 10 au 26 juillet 2014), Ile Piot, le 15 juillet 2014.

 

Ecriture, interprétation, lumière et scénographie : Alexandre Denis et Timothé Van Des Stein

 
VIVANT2-toiles-3

Genre : Equilibre et construction

Durée : 1h10

Public : à partir de 10 ans

Création 2014

 

"Le Braquemard du pendu" est l’un des modules d’un projet plus large dont font également partie "l’Escalier" (15min) et "Braquemard #1" (30min).

 

Ces deux-là travaillent avec l’absurde. Et des bastaings. Un bastaing est une pièce de bois obtenue par sciage dont la section fait généralement 50mm x 150mm. Sur scène, nous avons un con et un idiot. L’idiot c’est celui qui continue à penser, alors que le con a compris que cela était inutile. Entre cirque et installation plastique c’est un jeu de construction et de déconstruction qui se joue sous nos yeux dans un ensemble d’actions aussi intenses qu’elles sont vaines.

 

Alors que l’idiot tente de faire tenir en équilibre des petits morceaux de bois pour en faire un escalier en colimaçon qu’il gravira évidemment, le con installe verticalement d’imposants bastaings aux quatre coins du plateau. En fond de scène une commande, sorte de tableau de bord suspendu sur laquelle clignotent des LED. Une fois activé, celle-ci émettra un son sur une fréquence qui fera s’effondrer toute cette installation. L’Univers est planté et nos deux bûcherons savants fous vont s’adonner à un jeu tantôt complice, tantôt belliqueux dans l’évolution de leur paradigme de planche.

 

Le bastaing est un objet lourd et imposant. La pratique de l’équilibre sur cet objet impose une gestion de l’espace et un rythme très particulier. La lenteur est une composante évidente de ce jeu pour toujours (re)trouver l’équilibre. Le spectacle est donc plutôt contemplatif et le spectateur est suspendu à chacun de leurs mouvements. A l’image de cette ultime scène où l’idiot empile des planches verticales en même temps qu’il les gravite, un nœud coulant autour du coup. Illustration ultime de la quête de cette ardeur dans l’absurdité de la vie, menant inexorablement vers la mort. 

Pour les amateurs d’absurde et de Kapla®.

 

Hélène L

Photo © Patrick Boyer

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