Dimoné (bis)
Dimoné (bis)

Concert vu au Sonambule de Gignac, le 24/01/2015

Par Dimoné Terrieu et Jean-Christophe Sirven

Genre : Concert

Public : Adulte et adolescent

En octobre, cette salle qui fait la part belle aux musiques actuelles recevait déjà Dimoné en résidence de création et il y avait une suite qu'il est nécessaire de connaître.

Le brouhaha du public dans l'attente, toutes génération confondues, fait résonner ce préambule dans l'antichambre de cette soirée bénéfique. La question est : pourquoi une telle ribambelle de bambins, gamins pré-ados que l'on compte par dizaines? La réponse arrivera plus tard car les locaux eux savent de quoi il retourne.

Le chanteur présente lui-même la première partie, « Eve & the travellers », une pop à l'anglaise qui ne réussit qu'à faire piétiner l'assistance.

Devant le désormais traditionnel décor lumineux de cette forêt de lampes de bureau, les musiciens s'installent tranquillement pendant que le public se rassasie. Un calme, une énergie sereine règnent, là où le trac peut assaillir certains, ici tout n'est que gestes posés, réfléchis, réglages presque routiniers, dus certainement à l'expérience accumulée au fil des concerts qui se succèdent depuis la sortie de ce quatrième album si bien accueilli par les amateurs de toute la France. Voilà, ils peuvent maintenant prendre ce moment de concentration presque indispensable à tout artiste qui va descendre dans l'arène, se jeter en breuvage à la meute assoiffée de musique.

La salle se remplit de nouveau, et l'excitation de cette myriade d'enfants se fait pressante, grondante, si bien qu'à l'arrivée de ce duo de complices, Dimoné doit faire un gros « Shut up » pour essayer de canaliser cette énergie désordonnée, dépassant facilement en volume celui de la sono.

Un cours d'école c'est puissant comme une cour d'école. C'est ce qu'à dû se dire le chanteur chaque fois qu'il s'est rendu au collège Lo Trentanel de Gignac pour faire partager aux classes de 5ème D, 5ème H, 4ème C et 4ème A, pendant les cours de français de Mme Giglio, sa façon d'appréhender la parole :" mettre du plaisir dans les mots, découvrir les enjeux multiples du texte poétique, faire intervenir le corps ". Rares doivent être les chanteurs qui peuvent se programmer presque à la suite un passage en live sur France Inter et une intervention en milieu scolaire. C'est toute la générosité et la proximité humaine que sait dégager ce personnage. Vers le milieu du concert, il fait appel à sa chorale d'adolescents pour enchaîner les enregistrements d'interventions des élèves et la chanson « Les triples axels ». Alors que certains essayent de crier pour passer au dessus des autres qui chantent, il faut la constance diplomatique du chef pour tenir toute cette vitalité, cette audace enfantine. Au final, une parenthèse insolite pour le public habitué aux prestations classiques.

Pour le reste de ce concert très familial, c'est le mordant du verbe, tantôt acerbe tantôt romantique, porté par la guitare légèrement pop et plutôt rock et les nappes de synthés accompagnés de samples urbains ou nature. Le public commence à se faire un tantinet fanatique pour chanter avec Dimoné, son héros, son chevalier baladin, poète saltimbanque des scènes et des ondes.

Daniourk

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