Chien ou Loup
29 juil. 2015Spectacle Théâtre Odyssée / Planète Emergences (75 / 13), Avignon Off 2015, Espace St Martial, 12h, jusqu’au 26 juillet 2015
D’après : Labiche, Tchekhov, Courteline
Adaptation : Jean-Christophe Barbaud et Frédéric Schmitt
Mise en scène : Jean-Christophe Barbaud
Interprètes : Jean-Christophe Barbaud et Frédéric Schmitt
Genre : Théâtre
Public : Tout public à partir de 7 ans
Durée : 1h10
Dans la version présentée au Festival d’Avignon, la Compagnie propose la mise en scène de 3 courtes pièces d’auteurs très connus, Labiche « Un jeune homme pressé », ou la peur d’être détrôné, Tchekhov « Tragédien malgré lui », ou l’humiliation de la vie domestique, Courteline « Monsieur Badin », ou le pouvoir ridiculisé. Le spectacle intégral propose en sus une autre pièce de Tchekhov, « Le chant du cygne », ou le talent gâché.
Les trois saynètes se déroulent dans le même décor décliné dans des tons clairs, à dominante blanche. Les comédiens sont vêtus de blanc, gris et beige. Dans chaque proposition une touche de couleur rouge, pièce d’habillement, accessoire, vient donner un coup d’éclat. L’ensemble est très esthétique, peut-être même trop… Quelques changements de plateaux interviennent entre les pièces. Des ombres chinoises, des projections vidéos, et un bruitage évocateur complètent les mises en scène.
Très vite, quelques petites choses viennent troubler une bonne première impression. Dans la toute première scène, une incohérence me saute aux yeux. N’est-il pas étrange que Pontbichet, réveillé en pleine nuit par Dardard, le jeune homme trop pressé, sorte de son lit en tenue de ville? Alors que son futur gendre, qu’il réveille lui-même un peu plus tard, apparaît logiquement en robe de chambre même si le reste de sa tenue est un peu loufoque. Le maquillage de Frédéric Schmitt, le visage passé au blanc et les yeux soulignés de noir, me donne l’impression que nous sommes dans un film muet des années 1920. Mais tous les rôles qu’il interprète (Dardard, Tolkatchov, Badin) sont loin d’être muets, et je ne sais pourquoi, cela me met mal à l’aise. Peut-être cette forme de distanciation rend-elle pour moi les personnages irréels ?
Quant au titre, je n’ai franchement pas réussi, malgré les explications du metteur en scène, à lui trouver une réelle signification. Je veux bien admettre que nous portons tous en nous une part d’animalité, qui peut s’éveiller en certaines circonstances, et modifier suivant l’humeur et le jour les relations aux autres. C’est d’ailleurs plutôt évident dans « Tragédien malgré lui ». Mais le titre aurait tout aussi bien pu être Ange ou Démon, Blanc ou Noir (qui collait parfaitement au décor), puisque Docteur Jekyll et Mister Hyde n’était plus disponible.
Et même si j’apprécie généralement le répertoire choisi, je n’ai pas réussi à accrocher sur la mise en scène de ces trois farces que propose le Théâtre Odyssée.
Cathy de Toledo