De quoi parlez-vous?
Crédit photo : L'Echo Républicain
Crédit photo : L'Echo Républicain

Présent sur le Off 2016

Spectacle de la Compagnie C’est pas du jeu (75), vu le 24 juillet 2015, au Buffon Théâtre, à 18h10, dans le cadre du Off 2015

Auteur : Jean Tardieu

Interprètes : Sophie Accard, Anaïs Merienne, Léonard Prain et Tchavdar Pentchev

Mise en scène : Sophie Accard

Genre : Théâtre

Public : Tout public

Durée : 70 min

Cinq courtes pièces de Jean Tardieu, proposées par quatre comédiens jeunes, pleins d’énergie, drôles et bourrés d’idées et de talent comme on aime à en découvrir.

Débutant comme un cabaret, à grand renfort de musique et d’effets visuels, ce spectacle nous entraîne dans une fantaisie de tous les instants. Les cinq pièces de Tardieu, sans lien majeur l’une avec l’autre, s’enchaînent sans temps mort et nous parlent toutes du verbe. Chacune met en scène deux, trois ou quatre personnages, aux tenues tirées à quatre épingles, qui se changent à vue, qui s’échangent comme dans un Vaudeville, qui parlent peu ou remplacent un mot par l’autre comme un théâtre de l’absurde. C’est vif, calé au millimètre, original et plein d’idées et on se laisse entraîner gaiement dans ce tourbillon, où nos quatre comédiens vraiment talentueux, se mettent au service de textes riches, qui l’air de rien nous interrogent sur le sens des mots. Trois de ces pièces (« Finissez vos phrases », « Un mot pour un autre », « De quoi s’agit-il ? ») sont particulièrement centrées sur le sujet, et les titres évocateurs vous laissent imaginer le dispositif. « Oswald et Zénaïde » traite davantage d’une convention théâtrale, les apartés, pour en faire une systématique tellement poussée qu’elle dévore littéralement la parole des comédiens. Enfin, « Le guichet », où les échanges entre les employés de gare et le client nous font côtoyer un univers plus sombre et Kafkaïen où le manque de communication - et oui, quand même on y revient - les entraîne dans des océans d’incompréhension.

Cela m’a donné envie de découvrir davantage la richesse de la plume de Jean Tardieu et de son incroyable créativité poétique. Il qualifie les courtes pièces qu’il écrit pour le théâtre de « poèmes à jouer ». Je suis certain que ces quatre comédiens, qui ont su donner un éclat particulier et une modernité intemporelle à ces pièces, auraient plu à leur auteur.

A programmer les yeux fermés si vous souhaitez allier modernité, littérature et poésie dans vos salles.

Eric jalabert

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