Flat/grand délit et Cristina
19 juil. 2015/image%2F1435974%2F20150718%2Fob_99c006_flat.jpg)
Spectacle de la Compagnie Yann Lheureux (34), vu au Théâtre de l’Oulle, à 10 h 15, le 16 juillet 2015, à voir du 6 au 26 juillet (relâche le 22 juillet) dans le cadre du Off 2015
Conception et chorégraphie : Yann Lheureux
Interprètes : Vincent Warin et Cristina Hall
Genre : Danse
Public : Tout public
Durées : 27 min et 30 min
Deux petites formes successives, des spectacles passerelles, permettant d’ouvrir des portes vers des formes d’arts vivants multiples.
Le premier est tiré d’un triptyque sur les pratiques urbaines, suivi d’un autre autour du Flamenco, tiré également d’un triptyque.
Flat/grand délit :
Sur le plateau, un corps désarticulé sur un BMX, ces vélos acrobatiques tout terrain permettant toutes les extravagances.
L’image est belle et je sens, dans ce corps en mouvement sur un objet lui-même en mouvement, la vie, les questionnements, la rage…
J’y ai vu le tourment adolescent, l’incertitude du cheminement. Hésitant parfois, accélérant soudain sur ce petit engin nerveux, Vincent Warin, champion de France et vice-champion du monde de la discipline, s’émancipe de la technique pour nous offrir un vrai poème urbain.
La musique, lancinante au début, contribue à cette idée de malaise latent d’une jeunesse qui se cherche. L’apport sonore, un micro suspendu d’un côté du plateau – la touche personnelle du chorégraphe Yann Lheureux qui aime associer le son au mouvement –, m’a laissé interrogatif. Quelques mots scandés au micro nous font imaginer l’intemporalité de ce statut d’adolescent qui perdure dans le temps : "j’ai 31 ans… j’ai 16 ans… j’ai 7 ans…"
J’ai apprécié particulièrement ces images fortes, créées autour de la machine et de l’homme, permettant d’accrocher un public pas forcément ouvert à la danse. C’est ce que j’appelle un spectacle passerelle.
Eric Jalabert
/image%2F1435974%2F20150718%2Fob_1e523d_christina.jpg)
Cristina :
Une femme, danseuse de Flamenco, vient nous faire partager cette énergie sauvage et contenue, que j’ai forcément associée à la première partie, alors qu’elle en est indépendante.
Cette multitude d’images, que je n’associais pas toujours entre elles, m’a laissé un peu décontenancé. Cristina Hall pond des petits œufs avec sa bouche, crache des pop-corns tout autour d’elle, sort une soufflerie phallique pour disperser le tout sur le plateau.
Il s’agit en fait de retracer le parcours de la danseuse américaine vivant à Séville, que j’ai découvert après coup dans le dossier de présentation.
Même si le sens m’échappe un peu, il me restera de belles images de cette performance, comme cette robe cocon que la danseuse remonte pour se couvrir sa tête. Un spectacle original, mais dans lequel je n’ai pas pu forcément rentrer tant les séquences sont multiples.
L’idée d’associer ces deux extraits reste pour autant une idée intéressante, sur cette image homme/femme aux questionnements et aux visions différentes.
A vous de vous faire une idée jusqu’au 26 juillet.
Eric Jalabert