Les Fourberies de Scapin
31 juil. 2015Spectacle du Théâtre du Kronope (84), vu le 12 juillet 2015 à la Fabrik', Avignon OFF.
Mise en scène : Gui Simon
Avec : Martine Baudry, Loïc Beauche, Fanny Prospero, Anaïs Richetta, Guy Simon et Jérôme Simon
Lumière et musique : FODOR
Genre : Théâtre de masque
Public : Tout public
Durée : 1h35
La scène s’ouvre sur un décor portuaire du siècle de Molière. La composition sonore qui marque le début de la pièce me transporte dans un autre univers, proche d’une esthétique cinématographique. La musique réussira, selon moi, tous ses effets, apparaissant à des moments très bien choisis : elle soutient une scène, ou occupe l’espace le temps d’une transition. S’ajoutant au décor et au son, les costumes contribuent à leur tour au dépaysement. Pas seulement beaux, ils participent à une réelle composition des personnages. Les jeunes premiers et premières sont sur des échasses, montrant leur statut d’observateur. Géronte, le calculateur, se voit affubler d’un crâne caricatural vis-à-vis de sa petite taille. Et le masque de Scapin vient souligner la perversité du personnage. Une vraie réussite de la part des costumières Charlotte Margnoux, Laura Martineau, Anaïs Harqueveaux et Coralie Pastoret.
Tous les comédiens ont très bien tenu leurs rôles. Les acteurs se partageant le rôle de Scapin m’ont ouvert des yeux ronds d’émerveillement. Que ce soit dans le dédoublement du personnage, aux effets d’apparitions et de disparitions quasi magiques, ou bien dans la continuité du jeu (gestuelle et voix) : je salue une véritable performance (sachant qu’en plus ils ne tenaient pas seulement ce rôle !). C’est une lecture innovante des Fourberies de Scapin. Le personnage éponyme, fourbe et intéressé, apparaît dans toute sa complexité.
Ma seule petite déception (s’il en faut une) serait la grue en bois. Bien qu’elle permette quelques figures circassiennes intéressantes, sa taille me semblait empiéter un peu trop sur l’espace de jeu. Peut-être que la scénographie trouverait mieux sa place sur un plateau plus grand ? Les jeux de trappes étaient par contre excellemment bien réussis.
Une pièce à voir pour (re)découvrir Molière.
Doriane Thiéry