"De quoi parlez-vous?" chronique plurielle et populaire
02 mai 2016Spectacle de la compagnie C'est pas du jeu (75), vu ensemble le 19 mars 2016, à Pézenas, dans le cadre de la programmation culturelle du Théâtre de la Ville
5 pièces de Jean Tardieu : "Finissez vos phrases", "Oswald et Zénaïde", "De quoi s’agit-il?", "Le guichet", "Un mot pour un autre"
Avec : Sophie Accard, Anaïs Merienne, Tchavdar Pentchev et Léonard Prain
Mise en scène : Sophie Accard
Genre : Comédie
Public : Tout public
Durée : 1h15
Chronique plurielle et populaire écrite par : Ludo, Audrey, Laurent, Aimerick, Jacqueline, Didier, Roseline, Léonie et Jean-Luc ; sous la direction de Flavia Perez
C'est dans cet écrin du petit théâtre de Pézenas que j'ai pu admirer ce spectacle fait de cinq petits bijoux. Cinq piécettes délirantes, loufoques, qui s'enchaînent sur une rythmique ferroviaire d'un train de grande ligne avec, en conducteurs du bolide, des comédiens jeunes, dynamiques, parfois illusionnistes ou danseurs. Les textes absurdes et décalés de Jean Tardieu où les mots n'y sont plus à leurs places, sur une mise en scène à la Feydeau, avec des entrées, des sorties, quelques rires et jamais d'ennui. Spectacle frais et léger sans ambition intellectuelle exubérante, ça se croque comme une friandise, un p'tit blanc en terrasse, on en ressort avec la banane... Ludo
Une soirée pleine de rire, de mise en scène, de costumes ! Quatre acteurs jouent différents rôles dans les pièces réparties. Beaucoup de sujets et d’époques sont abordés. De quoi ça parle ? De la vie en général, les acteurs nous promènent entre amours, déception, trahison, avec des questions existentielles où se mêlent des jeux de langage poétique moderne. Les transitions entre les pièces sont parfaitement exécutées grâce à des jeux de danse, de comédie, de musique et de magie. Quelques accessoires auront suffi à meubler toutes les pièces, utilisés judicieusement, déplacés intelligemment. Les acteurs ont su me transporter d’une époque à l’autre, d’un thème à un autre en me faisant rire et en me tenant en haleine. Je ressors du théâtre le sourire aux lèvres, chantonnant les airs musicaux encore présents dans ma tête. J’ai assisté ce soir à un spectacle complet, il ne manquait rien !!!! Audrey
Ils ne sont que quatre, pour nombre de personnages, en cinq courtes pièces. Cela commence par un improbable magicien aux tours pendables, si surannés. Une magie outrée. C'est le fil conducteur, le langage truqué, incompris, ou follement démuselé. Un couple épisodique qui ne dit goutte en ne parlant que de ça, en phrases tronquées. Dans la deuxième pièce, deux tourtereaux sont ramenés par leurs familles dans le droit chemin de leur amour jusqu'à l'autel, singeant ainsi les pièces d'antan, sur un ton moqueur. S'ensuit un autre couple, écouté par un juge exaspéré; Tex Avery et Chaplin rôdent. Place à un voyageur en transit, tendre, dépassé, il cherche des informations, voudrait être bref, mais ses écouteurs comme ses écoutants sont fermés, du guichet jusqu'à l'entendement. Puis la dernière pièce explose en un vaudeville à la langue bien pendue, inventive, argotique, la plus poétique des cinq. Les acteurs sont, tour à tour, selon les pièces, exubérants, mesurés, doutant, toujours expressifs. La drôlerie est bien présente, la loufoquerie chemine, les coups de folie aussi. Plus d'une heure rythmée, bien amenée. Un bon moment. Laurent
A mon arrivée, j’étais très content même si j’ai manqué d’assistance pour trouver le numéro de mon fauteuil. Une fois installé, j’ai trouvé que j’étais bien placé, j’avais bien chaud et le temps m’a semblé passer très vite. C’est certainement grâce au jeu des comédiens et au rythme du spectacle. Le rythme du spectacle était dense avec une bonne interaction avec le public que j’ai entendu beaucoup rigoler. J’ai beaucoup aimé les costumes, par contre, j’ai trouvé que cela manquait de décor, d’accessoire et que l’éclairage était trop simple, triste. J’aurai apprécié qu’il y ait plus d’effets et pourquoi pas de la vidéo. Par dessus tout, j’ai adoré le choix des musiques très dansantes. Au final, à la sortie, j’étais très heureux. Aimerick
En ce dernier soir d’hiver, l’ovoïde et baroque théâtre de Pézenas résonne des décalages verbaux joués, animés, mimés ou dansés par quatre acteurs joyeusement talentueux qui, pour le coup, ne sont, eux, pas décalés du tout. Les acteurs font tout aujourd’hui. Leur palette expressive est donc très large, aussi les mots deviennent moins indispensables, car en fait ils sont moins seuls. Oui, les mots sont moins seuls pour porter les scènes. Ils sont joués, habillés et jonglés tout à la fois par les mimiques, les postures et la juste gestuelle des acteurs qui semblent se régaler de rendre vivantes ces farces imaginées par un Jean Tardieu à l’esprit aussi facétieux qu’aiguisé. Ma soirée fut donc agréable et joyeuse. D’une joie fine et douce. Un regret cependant : les acteurs sont Sophie Accard, Anaïs Merrienne, Tchavdar Pentchev et Léonard Prain ? Deux femmes et deux hommes, certes, mais qui est qui ? Il n’y a pas eu de présentation au moment du salut. Didier
Dans le somptueux petit théâtre à l'italienne de Pézenas, les fauteuils du parterre sont très confortables. La salle est bien chauffée. Pour ces deux raisons, on court le risque de s'y endormir, surtout quand on s'ennuie un peu. J'ai failli m'y endormir ce 19 Mars. Pièces comiques ? J'ai entendu de grands rires dans la salle. Je n'ai pas ri, peut-être un peu souri. Je me suis un peu irritée de la critique de l'administration, trop classique, trop facile, dans "Le guichet". Du jeu sur le langage dans "Un mot pour un autre", qui m'a évoqué la langue des schtroumpfs qui joue sur les mêmes ressorts. Il est vrai que pour cela Tardieu était un précurseur. J'ai failli m'endormir, mais la musique m'a réveillée : des morceaux classiques très connus, exécutés de façon martiale. Le contraste entre cette musique très "classique" et l'univers loufoque de Tardieu est l'une des sources d'humour de ces pièces. Je trouve vieillies les œuvres de cet auteur. Elles sont rajeunies ici par le jeu de quatre magnifiques acteurs, énergiques et pleins de conviction, qui défendent avec passion des textes que le jeu sur le langage rend à mes yeux plutôt arides et artificiels. Rajeunies aussi par le rythme enlevé du spectacle où 5 pièces durent en tout à peine plus d'une heure. Je me suis un peu ennuyée, mais peut-être était-ce moi qui n'avais pas de talent ce soir-là. Jacqueline
A mon entrée au Théâtre, je me demandais ce qui allait arriver. Je me posais beaucoup de questions. C’était la surprise… La pièce en cinq actes allait-elle être drôle ou triste ? Au fur et à mesure que celle-ci se déroulait, je l’ai trouvée comique, drôle et même parfois un peu enfantine car les comédiens se prenaient pour des enfants, ils faisaient les pitres et cela m’a beaucoup fait rire. Enfin quand je suis ressortie du théâtre, tout étonnée de ce spectacle, j’étais de très bonne humeur, satisfaite et heureuse. Je vais en garder un très bon souvenir. Cela m’a même donné envie d’écrire un bref mot de remerciement sur le livre d’or du petit théâtre de la rue Reboul à Pézenas. Roseline
La sensation de chaleur et l’exiguïté relative de ma place se sont vite fait oublier par ce qui se passait sur scène. Après le premier scénario (que je trouvais le plus fort), j’ai vite été enchantée par la mise en scène et le jeu des quatre acteurs. J’ai bien aimé le choix des costumes et leurs couleurs assorties tout au long de la soirée. J’ai apprécié également les accessoires de décor dont la disposition entre chaque plan fut déjà l’objet d’une amusante mise en scène. Les extraits de musique étaient également bien choisis. Le jeu des acteurs, notamment la drôlerie des deux hommes, était jubilatoire. La performance lors de la dernière séquence, c’est-à-dire la mémorisation du texte loufoque, était remarquable. En résumé, j’ai passé une soirée formidable et, en sortant, j’ai vu une expression souriante et heureuse sur tous les visages que j’ai croisés, la même que la mienne sans doute, et ce sourire va encore longtemps persister chaque fois que je penserai à ces paroles de Tardieu : "où le non-sens est roi". Léonie
Le parterre se remplit, le premier balcon de même, les lumières s’éteignent : un déferlement de mouvements et de mots ciselés commence alors. La vivacité, le rythme, la synchronisation du jeu des comédiens m’emportent immédiatement. Aussi, le public manifestera au long du spectacle de nombreux signes d’amusement, voire de joie : on frôle le bonheur ! Au travers des décors minimalistes utilisés avec maestria, costumes intemporels, musiques classiques aux déclinaisons rock et enchaînements des lumières, portent les comédiens dans un jeu souvent emprunté au cirque ou au music-hall. Nous apprenons, par un message transmis dans une dernière touche d’humour qui fera rire public et comédiens, que la compagnie C’est pas du jeu, après avoir joué ce spectacle environ 150 fois, prépare son prochain spectacle "La vie bien qu’elle soit courte" de l’auteur bulgare Stanislav Stratiev : j’espère qu'elle la jouera à Pézenas ! C’est fini… Que le temps a passé vite… Que le souvenir de cette soirée s’éternise ! Jean-Luc