Beethoven Metalo Vivace
Source : Cie M. Le Directeur ©DR
Source : Cie M. Le Directeur ©DR

Spectacle de la compagnie Monsieur le Directeur (31), vu le samedi 23 juillet 2016, à 19h, lors de la 19e édition des Trans’Cévenoles, Sumène (30)

De et avec : Christophe Bouffartigue

Genre : Cirque

Public : Tout public

Durée : environ 20 min (il existe également une version "numéro" de 7 min)

Création 2014

Singulière performance artistique que voilà. Un spectacle sur corde lisse servi par un artiste charismatique à l’humour grinçant, venu nous parler du Heavy metal symphonique… et nous montrer que Ludwig van Beethoven influence encore son temps au travers des musiques extrêmes. Alors, quoi de mieux pour cela que de l’interpréter à la guitare électrique sur une corde lisse ?!!

Christophe Bouffartigue, tiré à quatre épingles dans son costume en queue de pie, capte le public en quelques instants. Une familiarité s’installe si vite qu’il se fait applaudir avant même de commencer le spectacle ! Non ce n’est pas un écho du Palais des Papes en cette période avignonnaise, mais plutôt le public des Trans’ qui est en forme ce jour-là. Le temps est beau, la corde est accrochée sous un grand platane et les spectateurs sont à l’ombre sur une belle place… tout cela dans une ambiance bon enfant. Entre digressions sur ses origines toulousaines et l’âpreté de la langue "teutonne" (des détours qui m’ont fait parfois perdre le fil), notre nouveau Beethoven en pleine mutation passe d’une élocution distinguée à de terribles hurlements dissonants et autres grognements d’outre-tombe propres au Heavy metal, qui vont jusqu’à faire pleurer une petite fille assise devant. Mais attention, le Beethoven devenu Metalo est un improvisateur de talent, et c’est presto qu’il calme l’enfant tout en faisant rigoler l’assistance. Le public, non pas viennois mais suménois, est conquis. L’ascension de l’artiste peut commencer !

Les moments suspendus à la corde sont une belle démonstration de force et d’agilité, même si l’enchaînement des figures manque parfois de fluidité. Les numéros sont techniques, particulièrement ceux effectués avec la guitare en main. Cet instrument qui valdingue en tous sens pendant que l’artiste grimpe est d’ailleurs un spectacle impressionnant en soi ! Et ce faisant, notre Beethoven Metalo transcende la musique et le cirque avec... Vivacité, pour finir par s’écraser au sol dans une chute aussi rapide que magistrale. Mort de Beethov ?

Une chouette façon de dresser un pont entre les arts et les époques, et un succès mérité lors de cette représentation qui aura apporté un joli chapeau plein de pièces et de billets pour financer le nouveau modèle économique des Trans’Cévenoles (spectacles devenus en grande majorité gratuits).

Une leçon de corde(s) !

François Polge

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