Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler
06 juil. 2017Présent sur le Festival OFF 2017
Spectacle de La Petite Compagnie/Courants d’art productions (78), AVIGNON OFF 2016
D’après le roman de Luis Sepulveda (1996)
Mise en scène : Carl Hallak
Avec : Patrick Courtois
Genre : Conte théâtralisé
Public : Jeune public à partir de 6 ans
Durée : 1h
Création 2016
Carl Hallak, que les chats semblent inspirer (il a interprété le "Journal d’un chat assassin" que j’ai vu en 2011 en Avignon), a choisi de mettre en scène ce roman de L.Sepulveda. Il en a confié l’interprétation à Patrick Courtois, que j’ai déjà eu l’occasion de voir en 2013, dans "Confessions d’un amant lamentable", où il incarnait Groucho Marx.
Le décor est sobre, quelques caisses de bois, des filets de pêche et quelques objets propres à évoquer une ambiance portuaire... L’histoire se déroule sur le port de Hambourg, où vient s’échouer une mouette mazoutée agonisante, que Zorba le chat, recueille. Avant de mourir, elle lui fait promettre de veiller sur l’œuf qu’elle va pondre, de ne pas manger l’oisillon et de lui apprendre à voler.
Sous le coup de l’émotion, le chat promet, et se trouve ensuite bien embarrassé ! Mais une promesse est une promesse. Il fait appel à ses amis les chats errants du port pour l’aider à veiller sur l’œuf, puis sur la petite mouette, baptisée Afortunada, la nourrir, la préserver des dangers, en particulier des rats qui la croqueraient volontiers. Mais, pour lui apprendre à voler, ce que les chats ne savent pas faire malgré leur bonne volonté, l’assemblée des chats décide à titre exceptionnel, de faire appel à un être humain, un poète de leur connaissance, en qui ils ont confiance. Cette jolie fable ne manque pas d’intérêt et aborde la question des différences, de la tolérance, de l’entraide et de la fraternité, du respect de la parole donnée.
Carl Hallak a opté pour une mise en scène sobre, laissant la place à l’imaginaire. Tout ou presque repose sur le comédien, seul en scène, qui doit nous aider à y croire. Mais le jeu de Patrick Courtois, dont il ne me semble pas que le jeune public soit son domaine de prédilection, manque de suggestivité et de dynamisme. On se perd un peu parmi les personnages peu différenciés auxquels il prête voix. Il peine à faire prendre vie à la petite mouette matérialisée par un simple ballon de baudruche avec un bec. Les bruitages et la musique auraient pu aider à porter l’action, mais ils m’ont paru bien peu présents. Du coup, je n’ai pas réussi à me laisser embarquer, et le temps m’a paru bien long…
Cathy de Toledo