Piano Furioso opus 2

Présent sur le Festival OFF 2017

Spectacle de Gilles Ramade (31) / Scènes tchankées (33), AVIGNON OFF 2016, vu à 14h20, Pandora, du 07 au 30/07/16

Mise en scène : Jérémy Ferrari

Genre : Humour musical

Public : Tout public

Durée : 1h20

J’ai enfin l’occasion cette année d’assister à la représentation en direct du Maestro Furioso, qui triomphe en Avignon (mais pas seulement) depuis plusieurs années. Le succès est amplement mérité. J’ai assisté à un spectacle complet, en tous cas la convergence de multiples compétences qui se retrouvent dans le personnage Gilles Ramade. A la fois excellent musicien, bon comédien, humoriste manipulateur à souhait, pendant 1h20 où l’on ne voit pas passer le temps, il initie son public au monde du piano et des pianistes, compositeurs ou interprètes célèbres, animés tous de la même passion pour leur instrument.

Cet instrument qui lui a pourtant donné du fil à retordre. Commencer le piano lorsqu’on est tout gamin demande beaucoup de persévérance. Apprendre le solfège et jouer les mêmes notes pendant des semaines, avoir l’impression de ne rien apprendre, donne bien souvent envie de tout laisser tomber. Sans compter qu’adolescent, allez donc draguer des filles avec un instrument intransportable… Du coup, le jeune Gilles avait trouvé la solution, et il nous présente l’étrange instrument qu’il avait dégoté, qui se transporte en bandoulière comme une guitare, mais dont on joue sur un clavier. Malin le garçon…!

Avec son irrésistible accent italien, il maestro joue la démystification. Comment les compositeurs de musique de publicité gagnent des fortunes avec trois notes ridicules (par exemple le jingle Findus). Comment des morceaux aussi connus, tel le "Canon de Pachelbel", ont servi de base harmonique à bien des succès musicaux, en l’occurence "Let it Be", "Rain and tears", "La maladie d’amour"… Il nous fait rencontrer des compositeurs classiques, Bach, Mozart, Chopin, Beethoven et leurs célèbres créations. Il nous convie auprès de pianistes, artistes avérés de notre temps, Ray Charles, Stevie Wonder, Freddie Mercury… Et revient à ses propres expériences de débutant dans les piano bars où personne n’écoute ce que joue le pianiste, à son goût pour le jazz, et se laisse aller à des improvisations.

Cependant, sans perdre le fil, il enchaîne les souvenirs personnels et les considérations plus générales sur la musique, les musiciens, sans négliger quelques clins d’œil et plaisanteries sur la vie, la société, sans aucune vulgarité. Et ce malgré les intermèdes interactifs avec quelques spectateurs, qu’il laisse avec tact se désigner eux-mêmes, qui viennent sur scène tourner les pages des partitions, tenir à bras levés une housse de couette sur laquelle sont imprimées des notes (souvenir de ses jeunes années…) pendant que le maître joue, ou simplement pour l’accompagner à quatre mains au piano.

Certes, ce spectacle tourne depuis longtemps et Gilles Ramade le maîtrise à la perfection. Profitons-en et savourons le plaisir qu’il nous procure. Repartons la tête pleine de musique, avec l’impression d’avoir malgré tout assisté à un concert…!

Cathy de Toledo

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