Royale Légende
Source : compagnie Crescendo Pro
Source : compagnie Crescendo Pro

Spectacle de la compagnie Crescendo Pro (84), AVIGNON OFF 2016, Le Petit Louvre Van Gogh, 11h, du 07 au 30/07

Une pièce de : Frédéric Mancier et Bernard Larré

Mise en scène : Xavier Berlioz

Avec : Patrick Blandin et Nadine Degéa

Genre : Théâtre

Public : Tout public à partir de 12 ans

Durée : 1h10

Ce spectacle met en scène la correspondance imaginaire, plausible cependant, entre Marie-Antoinette, reine de France, et le chevalier d’Eon, deux personnages célèbres contemporains des vingt années précédant la Révolution française de 1789. Les deux interprètes évoluent sur un plateau nu, sans aucun décor, accompagnés seulement des éclairages et sur un fond musical en sourdine au piano. Ils apparaissent vêtus uniquement d’une longue chemise blanche, les cheveux couverts d’une résille, prêts à être parés de leurs atours…

Chacun déclame le texte adressé à l’autre par écrit, comme s’il lisait. Ainsi, malgré la proximité, les échanges ne sont jamais directs et, pendant que ceux-ci se poursuivent, le chevalier d’Eon procède à l’habillage de Marie-Antoinette. Marie-Antoinette aide ensuite le chevalier à se vêtir. Dans les dernières minutes de la représentation, chacun aidera l’autre à quitter ses vêtements, comme un retour aux sources, pour finir presque en haillons ensanglantés pour Marie-Antoinette. Etre et avoir été… Cette mise en scène illustre assez bien le parcours de cette reine, jeune femme qui ne fut jamais libre de son destin. Exilée d’Autriche à 14 ans, pour être mariée au dauphin de France, peu comblée par son mariage, reniée par la noblesse, sa courte vie s’achèvera sur la guillotine à l’âge de 37 ans. Pour ce qui concerne le chevalier d’Eon, il mourra bien des années plus tard dans la misère.

Le texte bien documenté s’appuie sur des faits historiques et donne une idée précise de la futilité de la vie de la noblesse, provoquant le mécontentement et la révolte du peuple qui conduisirent à la Révolution. Les personnages sont bien rendus : un chevalier d’Eon "chevalière" à souhait, personnage trouble, manipulateur ; une Marie-Antoinette enfant perdue, puis jeune femme insouciante qui pense surtout à s’amuser, pourtant mère aimante, et souveraine détestée, qui saura pourtant assumer dignement son destin. Les comédiens sont beaux et convaincants, les costumes soignés, les échanges émouvants, et la fin poignante. Néanmoins, j’ai trouvé que la proposition souffrait de quelques longueurs. Etant donné la densité de l'écriture, et malgré quelques pointes d’humour et une mise en scène éthérée, bien qu’agrémentée de quelques effets et pas de danse, il m’a été difficile, je l’avoue, de rester pleinement concentrée jusqu’au bout…

Cathy de Toledo

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