Spectacle de la Cie Les arts Buissonniers (34), vu à la médiathèque de Pézenas le 1er mars 2017.

 

Avec : Dona Ranc

Mise en scène : Sylvère Petit

 

Genre : Conte

Public : Enfants dès 6 ans

Durée : 35 minutes

 

Brigade de chroniqueurs : Jean-Marie, Jean-Luc, Annie et Jacqueline

 

Ce mercredi 1er mars, c’est dans une des salles (bibliothèque pour enfants) de la médiathèque de Pézenas qu’avait lieu le spectacle "Radio contes" accessible dès 6 ans. 
Il n’y faisait pas froid !... et même si le lieu ne semblait pas très adapté de prime abord, la mise en scène simple mais efficace (une toile noire pour l’obscurité, un escalier, une table, une chaise, une lampe et une bougie) et le talent de la comédienne auront suffi à capter l’attention des petits, mais aussi des plus grands. "Radio contes" se décline en 3 histoires à la manière de "Il était une fois" qui nous emmènent dans un monde ludique, tendre, drôle, enchanteur, fantastique, laissant libre cours à l’imaginaire. Derrière ces histoires que les enfants semblent avoir appréciées peut-être faut-il aussi y voir au fil des rencontres, des découvertes, des échanges, un message d’espoir, de légèreté et de solidarité face aux difficultés et aux fléaux de la vie. Ainsi, la bande son de "Radio Londres" n’est-elle pas anodine. Quand l’imaginaire se met au service de la pédagogie… Jean-Marie

 

Dans la demi-pénombre apparaît, dans un bruissement de pluie et d’orage inquiétant, une jeune femme tenant bougie et parapluie. Dans le décor d’une chambrette désuète, elle active alors une machine à coudre à pédale semblant produire l’énergie qui allume une petite ampoule électrique, souffle la mèche et dispose devant elle un microphone chromé : les accessoires sont raccords avec la robe que revêt la conteuse. Une ambiance "occupation 40-45" se révèle comme cadre à cette théâtralisation originale qui se verra ponctuée de musiques ainsi que du bruit typique du brouillage qu’appliquaient les nazis aux émissions de la BBC durant cette période. On comprend le nom du spectacle, et son but : résistance ! Par la voix dans le micro et le jeu assuré de la comédienne Dona Ranc, 3 contes vont être portés à nos yeux et à nos oreilles : à l’histoire de "Lilune", l’enfant-silence, qui ne parle pas, mais semble communiquer avec ses mains, succédera celle de "Souris-fleur" dont la famille et les maux de ventre empoisonnent la vie. Après un petit intermède combinant swing, danse et messages codés, nous est narrée "la guerre des bonbons", où l'intelligence et la gourmandise de culture mettent fin aux conflits. On ne verra pas la bougie rallumée après l’extinction de la lampe, quand les accessoires ont été rangés, chapeau et manteau remis, et parapluie ré-ouvert pour sortir ; mais on entendra les applaudissements nourris de ce jeune public qui, comme moi, et tout du long, a si bien su profiter de ce moment rare. J’imagine que les commentaires et les questions fuseront ce soir, avec les parents, copains, frères et sœurs ! Moi, j’ai beaucoup aimé ; à vous de découvrir ce chouette "pestacle" si vous en avez l’occasion ! Jean-Luc 

 

Je suis particulièrement fatiguée de ma semaine professionnelle étoffée d'activités diverses surtout ce vendredi soir dont mon intervention se termina vers 17h mais je n'ose me décommander. Vite partir à Pézenas et me rendre à la médiathèque où se déroule le spectacle pour enfants ! Animée par ma curiosité et mon plaisir à écouter un conte même si celui-ci s'adresse principalement aux bambins en âge de s'extasier des histoires du théâtre vivant, je conduis assez vite pour arriver à l'heure. Des conditions qui ne préparent pas à la quiétude ! Toutefois je suis contente d'entrer dans ce beau lieu, bien agréable qu'est cette médiathèque. Je m'y sens bien et l'accueil est toujours souriant. Et puis, j'aime me retrouver parmi mes amis les livres. Mais ce soir-là, les livres sont cachés sous de grandes toiles de rideaux épais, bien noirs. Elles occultent la lumière sur les deux côtés de l'angle, délimitant la scène. Une trentaine de personnes, petits et grands, sont agglutinées dans un parterre improvisé. Quant à moi, je suis placée derrière un bureau sur lequel trône comme un stand up royal, l'écran de l'ordinateur… et suis posée sur le fauteuil moelleux noir de la bibliothécaire. Pourtant je ne trouve pas l'assise agréable pour ouvrir toutes grandes mes oreilles. Je me laisse toutefois charmer par les jeux de mots, la belle diction de l'actrice et surtout par la magnifique expressivité de ses regards. La clarté lumineuse de ces yeux m'émerveille. J'y perçois avec plaisir combien elle croit à ses personnages. Pas moi ! J'observe même par courts instants le chemin buissonnier de mes pensées, l'escapade libertaire de ma présence. Je ne sais où… mais je sais que je n'écoute plus ! Trente minutes plus tard, les 3 historiettes, mignonnettes, sont closes... Et cric et crac, le conte es accabat !!! Annie

 

Nous rajeunissons, ce vendredi 10 mars, conviés par la médiathèque de Pézenas, à un spectacle pour enfants. La lumière s'éteint, et voilà que descend, par l'escalier en colimaçon, une femme en tailleur. Une fée conteuse, joliment éclairée par le chandelier qu'elle porte. Dans un silence qui crée une tension propice au récit, elle s'installe. On découvre vite que la "table" est une machine à coudre comme celle de nos grand-mères, noire et dorée, mue sûrement par un pédalier qui, ici, permet d'alimenter une lampe de chevet. La fée conteuse à la jolie voix nous emporte dans 3 contes destinés aux petits, dont les personnages sont des petits enfants et des petits animaux (chats, souris), où le cadre est connu et rassurant : la campagne, des fleurs, une rivière, la mer. L'envoûtement est créé au début de chaque histoire par les rythmes d'un poème. On suit dans chaque conte une petite héroïne, dans la quête initiatique d'une langue perdue, "donnée au chat", ou dans l'apprentissage des lois de la nature (faire sa crotte n'a rien de honteux). Ou la rencontre avec la guerre, qui est présente dans la troisième histoire, même si les bonbons y ont un grand rôle et édulcorent ce qui serait trop angoissant. Le spectacle se ferme en symétrie avec son début : la vieille machine à coudre est repliée dans son meuble, la conteuse rallume sa chandelle et remonte vers son grenier. Un rôle est tacitement laissé, dans ces contes, aux adultes : celui d'expliquer ce qui ne figure pas dans l'univers familier des enfants d'aujourd'hui. La guerre, hélas, est illustrée tous les jours à la télévision. Mais les parents se sentiront obligés d'éclairer les tout jeunes sur l'Histoire, le passé, le terreau de nos existences, le quotidien qui fut celui de nos grand-parents. "Radio contes" évoque Radio Londres, et le vieux micro sur la table évoque l'épopée gaullienne, l'appel du 18 juin, les messages codés qui ont précédé des événements capitaux de la seconde guerre mondiale. La voix de la conteuse n'est pas le seul élément sonore dans le spectacle, accompagnée d'une bande sonore très élaborée, faite de musique, de bruits, d'archives sonores parodiques. Ce moment fut une bulle d'évasion, ouverte puis refermée, vers le monde imaginaire et poétique qui est celui des enfants, ancrée cependant dans la réalité par quelques éléments concrets qui évitent la mièvrerie. L'allusion à la guerre, parce qu'elle est repoussée loin dans le temps, atténue ce qu'elle a d'angoissant. Ce joli spectacle poétique peut plaire à tous et sert de façon agréable et équilibrée le rêve et la pédagogie. Il durait 35 minutes, durée maximum supportable par les petits qui commençaient à s'agiter un peu vers la fin. Jacqueline

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