Opéra Panique
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Spectacle de la Compagnie l’Ours à Plumes, vu le 17 juillet 2017, AVIGNON OFF 2017, théâtre Pixel à 17h.

De : Alejandro Jodorowsky
Interprétation : Ida Vincent, Aline Barré, Tullio Cipriano, Cécile Feuillet, Johan Proust

Genre : Théâtre
Public : Tout public à partir de 7 ans
Durée : 1h10

Je dois avouer que, bien que le nom d’Alejandro Jodorowsky ne me fut pas inconnu, je ne connaissais rien de l’œuvre de cet artiste franco-chilien né en 1929, œuvre extrêmement dense puisqu’il est à la fois, romancier, poète, scénariste de BD, réalisateur, auteur de théâtre, acteur, et même icône de la génération Flower Power après son film "La Montagne Sacrée" (1973) ! D’abord clown et marionnettiste, il a suivi à Paris les enseignements du mime Marceau dans les années 1950. Après avoir rejoint un temps le mouvement surréaliste, il s’en désolidarise en 1962 et fonde le mouvement Panique avec R. Topor et F. Arrabal. Bref, pas vraiment n’importe qui… Je suis donc arrivée en "spectateur lambda" à la représentation de l’"Opéra Panique" proposée par la compagnie l’Ours à Plumes.

Le public est accueilli par disons un maître de cérémonie, en l’occurrence Ida Vincent, qui a également assuré la mise en scène, habillée à la façon de Sherlock Holmes. Elle assure le placement des spectateurs, et ça dure longtemps car nous attendons les retardataires... Enfin, quand tout le monde est installé (avec 15 minutes de retard sur l’horaire affiché), notre Sherlock propose des petits saucissons qu’elle lance aux personnes intéressées… C’est ensuite une hôtesse de l’air qui nous souhaite un bon voyage, en nous promettant cependant pas mal de turbulences. Le ton est donné, et je commence à me demander où j’ai mis les pieds !

Notre meneuse de jeu intervient de loin en loin pour introduire une saynète ou l’autre, livrer un commentaire, une précision. Une douzaine de tableaux, peut-être plus, se succèdent, mettant en scène par exemple un soldat devant obéir à trois généraux, deux optimistes, puis deux pessimistes, des irascibles, en fait des situations plus loufoques les unes que les autres... Au milieu de ces tableaux, dont l’ordre pourrait être interverti tant ils ne semblent n’avoir aucun lien entre eux sinon celui de mettre en scène des êtres humains, avec leurs travers, leur vacuité, leurs contradictions, nous avons droit à une sorte de pause. Un goûter surréaliste, les cinq comédiens alignés face au public et devant ingurgiter qui une banane, qui une carotte, qui un flan (sans cuillère !!), ou autre (tous aliments distribués par le maître de cérémonie, et cela dure un temps infini avant que tous aient terminé !).

Si  j’avais eu connaissance du texte, peut-être aurais-je été moins déstabilisée par cette écriture totalement absurde, même si elle ne livre au fond qu’une caricature de notre société. Mais le spectateur ordinaire bien souvent ne connait pas le texte… En tout cas, il est probable que la chaleur intense qui régnait dans la salle (un spectateur a demandé si la clim fonctionnait) a un peu rendu amorphe le public qui ne m’a pas semblé très réactif. Cela m’a en tout cas profondément gênée. Pour ce qui est des comédiens, qui supportaient de plus les costumes et les éclairages, ils étaient trempés de sueur de la tête aux pieds, et je me dois de saluer leurs performances tant musicales que théâtrales dans ces conditions difficiles, et ce même si je n’ai pas vraiment adhéré…
A réserver, de mon point de vue, à un public averti, au moins un peu !

Cathy de Toledo

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