Dommage!

 

Compagnie l'Ours à plume, Théâtre Au coin de la lune, Dans le cadre du festival d'Avignon 2018, Vu le 11 juillet à 12h45.

 

Auteur : Alejandro Jodorowsky
Metteuse en scène : Ida Vincent

Interprète(s) : Aline Barré, Tullio Cipriano, Anais Castéran, Cécile Feuillet, Johann Proust, Ida Vincent

Théâtre
Tout public
Durée : 1h10

En préambule, il faut que je vous fasse un aveu. J’aime bien Jodorowsky ; ses bandes dessinées, ses films mais aussi son travail autour du tarot et de la psychogénéalogie. Loin d’être une spécialiste pour autant de l’artiste multi-facettes, j’ai profité de l’occasion qui m’était donnée cette année au festival off d’Avignon, pour découvrir une de ses pièces de théâtre.

Je me suis donc installée dans la salle de spectacle du Coin de la lune avec un a priori enthousiaste car, outre mon admiration pour l’auteur, je trouve toujours plus intéressant d’appréhender un texte de théâtre incarné par des comédiens sur une scène plutôt que dans un livre. Merci donc à la compagnie L’ours à plume d’avoir monté "Opéra Panique".

 

Hélas… Est-ce mon engouement trop grand pour l’auteur ? La fatigue ? L’usure de mon attention à voir plusieurs spectacles dans la journée ? Tout cela est fort possible mais, tout de même, je suis déçue par ce que j’ai vu. Je n’ai rien, absolument rien, contre la sobriété du décor et des costumes, elle est là pour mettre en exergue l’écriture mais, faut-il encore lui offrir une mise en scène délicate pour souligner la fausse simplicité du propos qui se devine dans ce livret. Je n’ai pas retrouvé la profondeur et la poésie de l’absurde que j’aime tant chez Jodorowsky, il me semble que c’est la faute à trop d’effets de manche, de gestes emphatiques et d’actions exagérées qui viennent, à mon avis, aplatir le texte. Tout se joue en force, ça crie, ça gesticule, ça tombe, beaucoup de gifles sont données, (trop pour moi), comme s’il fallait retenir notre attention à la manière du théâtre de guignol. Je ne peux pas dire grand-chose des acteurs, ils s’appliquent et ne manquent pas de mérite mais surjouent à mon goût.

 

Indiscutablement, le public présent ce jour-là ne partage pas mon opinion. Le capital sympathie du départ ne semble pas entamé à l’arrivée. Les gens ont dû passer un bon moment au regard des nombreux rires qui ont jalonné le spectacle.

Je sors du théâtre et cours m’acheter à la librairie "Opéra Panique" de Jodorowsky pour en avoir le cœur net. J’y retrouve sa folie douce et pertinente et me dis qu’au final, si la pièce de théâtre me donne envie de lire le livre, elle a, après tout, rempli une partie de sa mission.

 

F.P.

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