Demain la nuit

 

Spectacle de « la compagnie du petit matin » (31) vu le 06 juillet 2019 à 16h30 à l’Albatros Théâtre (Avignon) dans le cadre du festival Off d’Avignon, du 05 au 28 juillet 2019 à 16h30. (jours pairs - relâche les 10 et 24 juillet)

 

 

Texte : Matei Visniec

Mise en scène : Bruno Abadie

Comédien : Bruno Abadie

Création lumière : Antoine Dermaut

Création musicale : Rébeca Feron

Genre : Seul en scène -Théâtre
Public : Tout public à partir de 14 ans
Durée : 60 mn

 

 

C’est mon premier spectacle du Off 2019 et j’ai été attiré par la belle affiche du spectacle (Marc Etiève) et par l’auteur dont j’ai vu plusieurs pièces avec un plaisir que je laisse souvent infuser.

 

 

Dans le noir complet, une voix nous parle. L’homme qui se dessine devant nous veut nous raconter les dernières années de sa vie. Une vie bien étrange.

La lumière, magistrale, est faite de petites touches très réussies, donnant un côté très impressionniste à la mise en scène. Le personnage se souvient : il était réparateur de machines pour enterrer les morts à la chaîne, les ramasseuses-enterreuses, des soldats morts au front. Quel front ? Peu importe finalement, il y en a tant ! Puis vient la rencontre avec un cheval blanc, collé à lui comme une ombre, et que je vois en symbole de liberté. Un autre tableau le montre seul dans une ville désertée par tous, le laissant seul face à une solitude existentielle. Il nous parle alors du temps où il recueillait les derniers mots des morts, restés coincés dans leur gorge sans avoir pu s’exprimer. L’ambiance tant visuelle que musicale, le regard et la présence scénique du comédien sont remarquables et portent parfaitement le propos.

Tirés de plusieurs textes extraits du recueil « l’Homme poubelle » de Matei Visniec, Bruno Abadie incarne avec brio un nouveau personnage composite et inédit et nous interroge, à travers cette écriture absurde et surréaliste propre à l’auteur, sur les questions de liberté, de résignation et d’adaptabilité notamment. Mais la liste pourrait être longue puisqu’elle peut englober tous les questionnements autour de la vie et du vivre ensemble. Viesniec a écrit ces textes afin qu’ils puissent être joués et assemblés au bon vouloir de chacun. Je trouve la démarche généreuse et extraordinaire. Bravo Monsieur Viesniec !

 

 

C’est le second spectacle de la compagnie autour du même recueil (cf Le silence du miroir) et Bruno Abadie, dont on sent l’amour du théâtre et du spectacle - et de l’auteur -  a su m’emmener dans cet univers si étrange et particulier de l’un des auteurs vivants les plus joué dans le festival. Merci !

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