PROGRAMME OFF 2019

PROGRAMME OFF 2019

Mickaël

Spectacle de la  Cie Pony Production (75) vu le 16 juillet à 13 h 30 au Collège de la Salle dans le cadre d’Avignon OFF 2019. Du 5 au 28 juillet, sauf lundi.

 

Texte : Benjamin Wangermée

Co-écriture : Sigrid Carré-Lecoindre

Mise en scène : Elie Triffault et Benjamin Wangerméee

Comédien : Benjamin Wangermée

Genre : Théâtre

Public : tout public à partir de 12 ans

Durée : 1H10

 

 

Juin 2009… Dans sa chambre, Mickaël s’entraîne au moonwalk. Il est heureux car il a son billet pour assister à l’un des prochains concerts de Michael Jackson, son idole, en juillet à Londres. Sa chambre est tapissée de posters de la star, jusqu’à la housse de couette à l’effigie de l’idole, une sorte d’autel est dressé dans un coin avec des photos, des albums, des objets liés à Michael.

 

Lorsqu’il est seul et s’exerce à danser comme son idole, Mickaël s’habille comme lui, body doré sur pantalon noir, veste rouge de « Thriller », chapeau noir, chaussettes blanches et mocassins noirs. Un mur d’écrans de télé tapisse le fond de la chambre, pour reproduire son image à l’infini …
Mickaël reste enfermé dans sa chambre la plupart du temps : il respire, chante, danse Michael Jackson. L’un de ses rares liens avec le monde extérieur se fait avec une autre admiratrice du chanteur, sur un blog, dont on suit les échanges de mails sur un grand écran disposé à jardin.

La communication est difficile avec les autres membres de la famille, son père mais aussi ses frères et sœur. La mère est absente, hospitalisée car elle connait des problèmes psychiatriques.

25 juin 2009, Michael Jackson meurt dans les circonstances qu’on connaît. L’univers de Mickaël s’écroule, tous les écrans s’éteignent… Sa raison de vivre disparaît, il se replie encore plus sur lui-même, refuse de sortir de sa chambre, les relations avec son père se détériorent. Jusqu’au dénouement.

Seul en scène, Benjamin Wangermée incarne à la fois Mickaël et son père. Il passe avec aisance  d’un rôle à l’autre, alors que la communication est de plus en plus difficile et que le fossé se creuse entre un adolescent en recherche identitaire, qui vit mal l’absence de sa mère, et un père totalement démuni face au mal être de son fils, qui fait ce qu’il peut pour gérer seul ses propres problèmes et ses trois enfants.

L’interprétation bouleversante de Benjamin Wangermée sent aussi le vécu. De fait, il a lui-même, à l’adolescence, été fasciné jusqu’à l’idolâtrie par Michael Jackson. Il a réussi à s’en extraire. Dans la pièce, le contexte est encore aggravé par les difficultés que rencontre Mickaël, liées à l’absence de la mère, et la peur panique qui semble l’habiter d’être atteint des mêmes troubles qu’elle…

Benjamin Wangermée a souhaité mettre l’accent sur les dangers de l’idolâtrie, qu’elle se cristallise sur une star, ou se porte vers une secte ou une religion. Cela mène immanquablement  à l’identification, à la perte de repères, à la solitude et à l’isolement. Se chercher des modèles, dans le monde du paraître, de la perfection auquel les jeunes en particulier, sont confrontés,  peut sembler bénéfique, mais franchir le pas jusqu’à vouloir devenir son modèle, s’avère extrêmement dangereux.

 

Avec ce seul en scène, Benjamin Wangermée nous offre un voyage initiatique des temps modernes, poignant et plein d’amour, avec le souvenir en filigrane d’un personnage lui-même en perpétuelle recherche identitaire, jusqu’à sa mort à 50 ans…

 

 

 

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