I Killed the Monster
23 sept. 2020Spectacle de la compagnie du Roi Zizo (56) vu le 20 septembre au théâtre Mouffetard (75)
De et avec : Gildwen Peronno
Genre : théâtre d’objets
Public : Tout public à partir de 9 ans
Durée : 27 minutes
Dans le cadre du festival Scènes ouvertes à l'insolite, le Théâtre Mouffetard et le Théâtre aux Mains Nues proposaient plusieurs parcours permettant de découvrir des "artistes émergents et des créateurs audacieux", représentant de la nouvelle génération de marionnettistes. Le parcours que je suis allée voir au Théâtre Mouffetard se composait d'une adaptation pour marionnettes de « l'Ambigu » de Roland Topor et d'une création de théâtre d'objets, « I killed the Monster », très librement inspiré par le chanteur compositeur Daniel Johnston.
J'avais choisi ce parcours pour découvrir la petite pièce de Gildwen Peronno. La référence à Daniel Johnston n'était pas étrangère à mon choix, tout comme la technique du théâtre d'objets, qui m'intriguait.
Le comédien apparait derrière un grand bureau sur lequel il fera jouer ses objets, éclairé par un abat-jour imposant qui viendra rythmer les tensions du récit. L'histoire, la voici : dans un petit village des Ardennes, Daniel, un jeune homme "peu adapté", se voit proposer par un laboratoire de tester un nouveau médicament. Daniel ne respecte pas les doses et tout dérape… on bascule du côté des faits divers…
Comme son auteur l'indique, cette petite pièce très enlevée reste dans la série B, donc dans une certaine légèreté. Les moyens du théâtre d'objets sont simples et modestes, ils rappellent les histoires qu'on se raconte enfant et la pièce peut d'ailleurs être vue à partir de 9 ans. On se régale des trouvailles très judicieuses, telles cette pâte bleue et gluante, qui vient recouvrir les passages à l'acte de Daniel ou encore cette épatante séance au dancing pour trios de paires de chaussures. Le jeu de Gildwen Peronno est vif et généreux. Les musiques utilisées sont issues de films mythiques (horreur, thriller ou étrange) et viennent accompagner avec précision nos émotions. Par son côté minimaliste, le théâtre d'objets suggère plus qu'il ne présente et la mise en scène est en ce sens très réussie. J’ai ri, frissonné et regretté que cette pièce ne dure que 27 minutes.
Ce spectacle est également programmé dans le cadre du Festival jeune public La Grande Echelle qui a lieu les 9, 10, 11 octobre prochain à La Villette (75).
Hélène Lambert