Avec le paradis au bout
Avec le paradis au bout

Spectacle de la Cie le Théâtre de l’Eclat  (75) vu le 24 octobre 2020 au LMP.

 

Texte : Florian Pâque

Mise en scène : Florian Pâque

Interprétation : Sanda Bourenane, Florian Pâque, Léolia Salvador, Nicolas Schmitt, Lisa Toromanian.

Genre : Théâtre

Public : adulte

Durée : 1H 30

 

Dans la myriade d’annonces de spectacle que reçoit l’Adadiff, il y avait celle du LMP. Nous sommes voisins. Le synopsis d’ «avec le paradis au bout » était intéressant ; le spectacle avait remporté « le coup de cœur de la Presse » au festival Off d’Avignon 2018. L’Adadiff ne l’avait pas chroniqué à l’époque. C’était donc l’occasion rêvée de le faire.

 

« Nous sommes les enfants de la brèche, les enfants de la chute ; et nous sommes devenus des adultes emmurés ». Cette jolie phrase résume le propos de la pièce : cinq comédiens trentenaires, trois femmes et deux hommes, nés donc peu ou prou au moment de la Chute du Mur, entreprennent de raconter l’atroce désillusion politique et sociale qui a suivi cet événement pourtant porteur de tous les possibles.

Nous suivons donc les soubresauts de ce bas monde par le prisme de tableaux successifs qui mettent en lumière tantôt une décade, tantôt une année ou un évènement particulièrement marquants.  Un très beau poème et une devise propre au groupe sont réitérés à des moments-clefs et rythment l’ensemble.

La mise en scène et la scénographie sont ingénieuses. Les murs de scènes sont recouverts d’une installation faite de sacs plastiques. On dirait une grotte. Ces sacs contiennent les innombrables accessoires du spectacle. Les changements se font à vue. A force de farfouiller dans les sacs, la scène est jonchée de détritus, à l’image de notre monde. L’éclairage, très soigné, dessine des espaces de jeu. Le jeu est riche et varié. Les comédiens campent de multiples personnages avec virtuosité. Ils entonnent des chorégraphies et des chants ; ils n’hésitent pas à interpeller les spectateurs et à rebondir sur l’actualité. Malgré la gravité du propos et la dénonciation politique, le spectacle est enjoué et souvent drôle.

Je déplore néanmoins quelques défauts qui gâchent un peu l’ensemble. C’est d’abord beaucoup trop long, à commencer par la dernière scène littéralement interminable. A force de vouloir tout dire, on tombe un peu dans le catalogue et pire, parfois, dans le hors sujet. La mise en abime du spectacle, à un moment, n’apporte rien à mon sens si ce n’est de nous perdre un peu dans une chronologie somme toute fort aléatoire. Enfin, les transitions mériteraient d’être atténuées.

 

« Avec le paradis au bout » est un spectacle prometteur en texte et en trouvailles scéniques, porté par une belle équipe de comédiens  mais qui ne m’a pas complètement convaincue.

 

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