Crédit photo : Audrey Repon

Fanny Prospéro-Robial est à la fois comédienne et professeur, intermittente et auto-entrepreneuse, chroniqueuse radio et mère à plein temps. Portrait d’une hyperactive qui fait résonner les planches. 
 

Vous êtes un théâtre ambulant ! Est-ce qu’il y a quelque chose que vous ne faites pas dans la vie ? 

(rires) Oui des tas de choses ! J’ai encore plein d’envies que je n’ai pas le temps d’entreprendre, comme par exemple lire plus, apprendre la langue des signes, m’engager dans la sécurité civile… La liste est longue… En ce moment j'interviens dans les lycées de l'agglomération toulonnaise pour préparer les jeunes au concours d'éloquence 2021 organisé par Le Pôle : "L'Art de Dire".

Concilier vie familiale et vie théâtrale, une utopie ? 

Non, pas pour moi, j’ai la chance d’avoir un mari en or massif qui m’encourage dans mes projets et qui gère parfaitement nos enfants lorsque je suis en création ou en tournée. J’ai conscience d’avoir beaucoup de chance car en effet c’est souvent rock’n’roll d’arriver à concilier les deux vies.

Que voudriez-vous transmettre ?

Si mes élèves peuvent jouer, s’évader, créer de bons souvenirs et - soyons fous - être fiers d’eux ce serait vraiment génial non ? J’aimerais arriver à transmettre… des clés de jeu théâtral ? La bienveillance, la bonne humeur, l’énergie, l’amusement, l’optimisme… Ça fait beaucoup ? C’est mon côté excessif ! 

Le théâtre dans le Var, ça bouge ?

 Oui je pense qu’il se passe beaucoup de choses dans le Var, si on est un tout petit peu curieux, on trouve plein de choses à faire, à voir…mais je pense aussi qu’il y a encore de l’espace pour proposer plus de théâtre et de culture.

Plutôt terroir-territoire ou pactole-capitale ? 

Les deux ?

Et lorsque nous sommes tous séparés par les masques et les ordinateurs, le spectacle s’arrête ? 

 J’ai joué le jeu des cours en visio-conférence lors du premier confinement, je ne souhaite pas recommencer. Pour garder le lien, c’est très bien, mais pour faire du théâtre, pour être traversé par les émotions, ça ne fonctionne pas ; c’est mon ressenti.

Intervenir en collège pour préparer les élèves au concours de l'éloquence dans le respect des règles sanitaires, une mission pour Fanny (à droite) ! Crédit : Le Pôle

Le théâtre se partage dans le réel…

Je souhaite à chacun de faire l’expérience d’une pièce de théâtre ou d’un concert assis dans son canapé puis de vivre ensuite cela en vrai, dans une salle où les corps sont traversés par l’énergie ambiante, où les palpitations sont communes, où les respirations vont aux rythmes des émotions ressenties ; et oui même masqué s’il le faut, mais en vrai, en réel, en chair et en os, près de l’autre, même pas collés s’il le faut encore une fois, mais pour de vrai, comme disent les enfants…

Cette fameuse protection des artistes revendiquée par le gouvernement, vous la trouvez présente ? 

Encore une fois je me considère chanceuse car j’ai pu bénéficier de quelques aides en 2020 qui m’ont permis de limiter la casse et j’ai pu un tout petit peu travailler. Mais je sais que c’est loin d’être le cas pour tout le monde…

Fanny ministre de la culture, ça donnerait quoi ? 

Oh la la, rien du tout, je serai certainement très mauvaise en politique. Tiens voilà une chose que je ne fais pas dans la vie, la politique. Mais je vais voter à chaque élection. (rires)

 Un mot sur votre état d’esprit, là, aujourd’hui ?

Nous sommes en janvier 2021, j’ai hâte ! Mais vraiment ! Hâte de pouvoir travailler librement, de retrouver le public, de jouer, de partager ma passion avec mes élèves…Ré-ouvrez la culture. C’est urgent. Pour tous. Merci.

 

Vous pouvez retrouver Fanny Prospéro-Robial dans l’émission le Bruit des planches, un lundi par mois de 19h30 à 20h30 et en direct sur Radioactive : http://www.radio-active.net/emissions/le-bruit-des-planches/article/emission-du-25-octobre et chaque lundi dans Sous La Plage y'a des pavés de 18h30 à 19h30 : http://www.radio-active.net/emissions/sous-la-plage-y-a-des-paves/ 
Et on l’espère le 26 juin 2021 pour jouer Membre, écrit par Claire Lestien et mis en scène par Sarah Lamour de la Cie de L’étreinte.

 

Mathieu Flamens

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