Thélonius et Lola
25 juil. 2021Auteur : Serge Kribus
Adaptation et Mise en scène : Zabou Breitman
Interprète(s) : Sarah Brannens, Charly Fournier
Costumes : Zabou Breitman et Bertrand Sachy
Scénographie : Salma Bordes
Composition musicale : Eric Slabiak
Lumières : Stéphanie Daniel
Genre : théâtre
Public : à partir de 8 ans
Durée : 1 h
Thélonius et Lola, c’est l’histoire d’une fille qui rencontre un chien, un chien qui chante, et qui parle chien, chat, français…. C’est un conte de Serge Kribus, né en Belgique en 1962, auteur prolifique, comédien et acteur de cinéma.
Lola, dans son ciré jaune, se présente. Elle a huit ans, huit ans et… demie ! Elle a décidé de nous raconter l’histoire de son incroyable rencontre avec Thélonius.
Un jour où elle devait se rendre chez sa tante qui l’aide à faire ses devoirs, elle décide de plutôt vagabonder dans les rues. Elle a la surprise de croiser le chemin d’un chien qui chante et danse au milieu de la rue ! Curieuse, elle engage le dialogue. Lola et Thélonius se comprennent, même s’ils ne semblent pas a priori, parler le même langage, et ils deviennent bien vite amis. Lola apprend aisément la « grammaire du poil » et Thélonius, animal très doué, parle déjà français.
Thélonius a pour ambition de se lancer dans une carrière d’auteur, compositeur, interprète, mais quel producteur va signer un contrat avec un chien ? D’autant plus qu’une loi vient d’être votée condamnant les chiens sans collier, responsables de tous les maux du pays, à l’expulsion. Ce qui contraint Thélonius à se cacher… Il a certes des maîtres, mais il s’est enfui, car il était maltraité et vit désormais dans la clandestinité. Thélonius souhaite partir en Angleterre, et Lola décide d’aider son ami et de l’accompagner dans sa fuite…
Les deux comédiens se fondent dans la peau des personnages, Sarah Brannens toute menue, tout à fait crédible en petite fille de 8 ans (et demie !) au caractère bien trempé, et Charly Fournier plus vrai que nature en bon gros toutou, affublé d’une casquette de trappeur avec cache-oreilles qui donne l’illusion parfaite d’une tête de Saint Hubert.
Zabou Breitman nous offre une mise en scène délicate et épurée, qui met l’accent sur les personnages. À jardin, une simple bouche d’égout et un soupirail, la cache de Thélonius. Seuls accessoires, la carriole de vagabond de Thélonius, qui transporte tout son bric-à-brac, y compris un micro-ondes. L’écran en fond de scène sera le support d’images d’immeubles, fenêtres éclairées la nuit, devant lesquelles Thélonius et Lola se prennent à rêver, installés côte à côte sur une branche d’arbre.
Lorsque la douce lumière qui enveloppe l’espace scénique laisse place un moment au noir total, ce sont juste deux paires d’yeux qui évoluent sur l’écran, les yeux de Thélonius et Lola réfugiés dans l’égout. Épisode amusant qui rappelle les cartoons, qui a beaucoup plu au tout jeune public !
La création musicale du violoniste Éric Slabiak inspirée des musiques d’Europe de l’Est, apporte joie et dynamisme à ce conte rempli d’humanité, qui évoque les injustices, l’intolérance, les différences, sans aucun didactisme, l’air de ne pas y toucher. Le texte, porté par la mise en scène et le jeu précis et plein d’énergie des comédiens, propose ainsi plusieurs niveaux de lecture, ce qui en fait un vrai spectacle tout public, propre à ravir tant les grands que les petits.
Un magnifique spectacle à ne pas rater.
Cathy de Toledo