Source catalogue Off 2021

Source catalogue Off 2021

Spectacle de la compagnie Nomades (02) vu le 23 juillet 2021 à 13 h 55 au théâtre Buffon,  dans le cadre du Festival d’Avignon Off, du 7 au 28 juillet, sauf lundi

Auteur et Mise en scène Jean-Bernard Philippot

Interprètes Pauline Vincent (flûte traversière), Raphaël Jothy (clarinette), Pauline Nadoulek, Daniel Violette, Jean-Bernard Philippot (percussions)

Lumières et vidéo Maxime Aubert

Vidéo Sébastien Sidaner

Décor et marionnettes en art végétal Jean Marc Chamblay

Costumes Marion Prouvost

Genre : théâtre contemporain, marionnettes, arts numériques

Durée 40 min

Public tout public à partir de 5 ans

La très jolie affiche du spectacle a attiré mon attention… Je cherche à voir des spectacles orientés jeune public, et celui-ci annonce l’association théâtre, marionnettes, et arts numériques. C’est tout à fait dans l’air du temps, et ce devrait être pas mal…  Cette année, il y a moins de spectacles jeune public (environ 30 %), mais beaucoup de créations, dont cette « Petite Fleur qui voulait voler »…

Nous nous installons et attendons quelques minutes que le public, très limité puisque nous sommes une dizaine seulement dans la salle, s’étoffe un peu… Les effets délétères du pass sanitaire ?? 

Je mets à profit ce temps pour admirer le décor, vraiment très beau, plutôt fourni, réalisé avec des matières végétales, osier, bambou, papier végétal, bois. Un musicien est installé à cour, légèrement masqué par des éléments du décor. A jardin, une cabane et un jardinet….  Au centre, une grosse boule blanche, sur laquelle est projeté le globe terrestre, au début du spectacle qui commence agréablement au son de la clarinette…

Le jeune garçon (et clarinettiste)  rejoint ensuite son grand père près de la cabane pour jardiner avec lui. Je trouve d’emblée le ton du grand-père très « doctoral » …  Le jeune garçon emporte un panier de graines de fleurs, et une graine tombe malencontreusement  du panier au milieu d’un pré, après qu’il ait trébuché sur un obstacle. Elle germe et grandit jusqu’à devenir une jolie fleur qui s’éveille à la vie au cœur de la grande boule blanche, qui symbolise la graine, ou le bulbe. Son développement  accompagné musicalement à la flûte traversière, et visuellement par des projections vidéo très colorées, évoquant la peinture de Monet ou Van Gogh, aux dires de la compagnie,  sur l’ensemble du décor. L’effet est assez réussi. 

La pauvre fleur est un peu perdue dans un environnement inconnu, ses frères et sœurs sont plantés ensemble dans le jardin du grand-père. Mais courageusement, elle fait de son mieux pour s’adapter et commence à communiquer avec  tout ce qui l’entoure, plantes et insectes, tous réalisés en osier tressé.. Dont deux grandes sauterelles magnifiques, qui curieusement, s’expriment avec un accent « petit nègre » .  (désolée, mais je ne vois pas d’autre mot à utiliser !),  ce que j’ai trouvé de mauvais goût et vraiment contre-productif, eu égard aux messages que veut véhiculer le spectacle.

Cette histoire de petite fleur aurait pu se suffire à elle-même, mais pour appuyer le propos, l’auteur a choisi de mettre en scène une jeune fille, Maumachi (Abeille en bangladais.. !) dont la famille réfugiée « climatique »,  arrivée sur un petit bateau, vient de s’installer tout à côté de chez le jeune garçon..

Il semble qu’il s’agissait de faire le parallèle entre les deux histoires, celle de la petite fleur et celle de  la jeune immigrée. Etait-ce utile ? A la limite, ce pourrait être l’objet d’un autre récit…  Car cela fait beaucoup, de thématiques qui s’entrechoquent,  les migrations, le déracinement, les cultures du monde, le voyage, les différences, le réchauffement climatique…. Dans un spectacle de 40 minutes, avec 4 comédiens et 1  musicien sur scène.  

Et j’ai trouvé que c’était vraiment dommage… Tous les ingrédients pour faire un beau spectacle sont présents, décor recherché, musique en direct, utilisation de différentes techniques de jeu, belle création lumières…. Et finalement, beaucoup de bavardages, d’explications, trop, qui cassent le rythme, occultent terriblement la poésie. Cela tourne au cours magistral purement didactique. N’oublions pas que le spectacle est préconisé à partir de 5 ans… Le grand père m’est apparu assez détestable, et en tous cas, inapte à captiver les (ses ?)  petits enfants !

A vouloir faire passer trop de messages, on finit par n’en faire passer aucun…

 

 

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