Crédit :  Huma Rosentalski

Crédit : Huma Rosentalski

Stallone

Un spectacle produit par le Centquatre-Paris (75) et coproduit par le Festival d’Automne à Paris et le Théâtre Sorano à Toulouse avec le soutien de l’Adami et de GoGoGo films, vu le mardi 28 septembre 2021 à la salle Allende de Mons-en-Baroeul dans le cadre de la saison nomade de la Rose des Vents (59). 

 

Texte : librement inspiré de la nouvelle Stallone d'Emmanuèle Bernheim, Editions Gallimard

Mise en scène : Fabien Gorgeart

Interprètes : Clotilde Hesme, Pascal Sangla

Création sonore et musique live : Pascal Sangla

Création lumière : Thomas Veyssière

Assistante à la mise en scène : Aurélie Barrin

Genre : théâtre

Public : tout public dès 14 ans

Durée : 1h15

 

 

On les connaît, on les fredonne, on les beugle en serrant les dents quand on court en converses rouges : les notes d’Eye of the tiger infusent dans l’imaginaire collectif comme un bon verre de Gin Tonic. Lise les découvre au cinéma et sa vie vole en éclats. Désormais, son ange, ce sera Stallone. Clotilde Hesme campe une jeune fille décidée à rendre les coups, précise et courageuse à côté de son partenaire de jeu et de création sonore, Pascal Sangla. Le sillage de sa rage fait fleurir les visages. Nous non plus, on ne se laissera plus faire. Lumières douces et couleurs franches, scénographie claire ; le visuel sait ici se mettre au service de la voix. Dans cette émouvante légèreté, on n’oubliera jamais que le rêve tient de la révolution. 

 

Mathieu Flamens : Enfin de retour au théâtre pour cette ouverture de saison de la Rose des Vents !

 

Clotilde Hesme : On est content de reprendre, de rouvrir ces lieux de culture dans lesquels il n’y avait aucune incidence du virus et qu’on avait fermés très arbitrairement. On sent que le public a besoin du spectacle vivant et de ne plus rester seul derrière un écran. On a besoin de partager ensemble !

 

M.F. : Ce métier de comédienne, il s’agit de boxe ?

 

C.H. : Je pense qu’il y a une analogie entre les deux. Stallone dit ça : “les coups les plus importants sont pas ceux qu’on donne mais ceux qu’on reçoit”. Ils ont en commun le fait de rester debout. Se prendre des coups, avancer, rester, pouvoir recevoir, rendre… J’aime bien cette idée là. Il y a quelque chose qui ne ment pas. Les corps ne mentent pas. Le cinéma, je trouve, est plutôt l’art du mensonge. Le théâtre et le sport sont des endroits de vérité, et c’est pour cela que je les aime. 

 

M.F. : Lise a eu à se battre jusqu’au bout, apprendre à rendre les coups ? Quelqu’un qui a dû effacer sa timidité pour se battre ?

 

C.H. : Il s’agit d’une œuvre qui nous révèle, qui réveille. Que ce soit un film, un livre, une peinture… Qu’est-ce qui nous émeut, au sens de “mettre en mouvement” ? Il s’agit de ça : quelqu’un qui possède une vie un peu monotone, monocorde… Et soudain quelque chose la réveille. C’est un film, Rocky 3. On se retrouve d’ailleurs face à des jeunes qui n’ont aucune idée de qui est Stallone, et à qui cela parle quand même. Voilà qui est magique. 

 

M.F. : Vous pensez à toutes les Lise possibles qui vous regardent dans la salle ?

 

C.H. : Mais oui ! Une jeune fille dans un lycée m’avait dit “l’histoire est banale”. C’est de ça qu’il s’agit : trouver le spectaculaire dans la banalité, le quotidien de nos vies. En fait, toutes les histoires sont banales, on a déjà tout raconté. Alors que cette vie là… C’était plutôt une critique de la part de cette très jeune fille qui découvrait Stallone mais je lui souhaite la banalité d’une vie comme celle de Lise. Toutes les vies peuvent être accomplies derrière leur apparente banalité. Il s’agit d’aimer, d’apprécier un bonheur simple. Cela parle de ça. D’aimer, d’apprécier un bonheur simple, et de la vie dans ce qu’elle a de plus simple. Une œuvre vous bouleverse, vous n’avez de cesse de lui rendre hommage et grâce à elle vous rencontrez l’amour. Elle a vécu pleinement sa vie. Oui c’est peut-être très banal, mais c’est l’histoire d’un accomplissement. 

 

 

Mathieu Flamens

 

 

Retour à l'accueil