Inkarnè
Inkarnè

Représentation d’Inkarnè le dimanche 8 mai à la Chapelle des Miracles, rue de la Velouterie, à Avignon (84) par la compagnie Deraïdenz (84).

 

Compagnie : Deraïdenz Vaucluse 84

Interprétation : Marion Gassin

Mise en scène : Léa Guillec

Construction marionnettes et composition : Baptiste Zsilina

Scénographie-costume : Barbara Fougnon et Salvatorè Pascapé

Assistés par : Sarah Rieu

Photo : Serge Gutwirth

Création : Mai 2021.

Lieux visés : Chapelles, Châteaux, Ruines

Public : à partir de 7 ans

Durée : 55 minutes

 

Ici, le spectateur est chouchouté. Tout d'abord les Deraïdenz, connaissant la configuration du lieu, t'invitent à utiliser les commodités (j'aime bien ce nom vieillot, ça va bien avec la chapelle) avant si besoin, car pendant le spectacle ce lieu n'est plus accessible. Ensuite, chaque personne est priée de s'installer confortablement pour avoir une bonne visibilité et ne pas se tortiller pendant le spectacle pour y voir mieux. Un petit conseil : les grands derrière, les petits devant. Une fois assis le plus confortablement possible, on attend le début, les yeux rivés sur la scène recouverte de tissus rouges. Je ne trahis rien, on le voit sur l'affiche.

 

C'est la deuxième fois que je vais assister à ce spectacle. Il a évolué depuis l'an dernier. Cette fois-ci j'ai vraiment été attentive à la musique, à la lumière et aux murs.

Marion Gassin, l'interprète, entre gracieusement en dansant... Elle va avoir comme partenaire sa marionnette à son effigie grandeur réelle.

Le reste relève de la magie des Deraïdenz et du lieu, aujourd'hui, la chapelle des miracles.

La beauté de ce monument m'a frappée, c'est une scène à l'état brut. Aucun accessoire de lumière ou autre spot, barres d'éclairages, rien ne vient polluer le regard au plafond. Les quelques éclairages sont nichés dans des endroits invisibles par le spectateur.

La chapelle est un écrin pur pour la danseuse et son double. Elle est vêtue d'un justaucorps couleur chair et d'un tutu de la même couleur. Son corps est peint aux couleurs « pierres des murs » de la chapelle.

La musique et tout ce qui relève du son participe activement à la création de l'émotion primale. J'ai été attentive à toutes les musiques, j'ai entendu des graves de contrebasse, du clavecin, du vent, des oiseaux. J'ai aussi reconnu quelques notes de musique d'inspiration tsigane et même grecque. Ce spectacle est intemporel et éternel. Il vient du plus profond des âges et peut se vivre à l'instant ou dans mille ans. L'affiche, rien qu'elle, me bouleverse et me donne un sentiment d'enveloppement, de matrice protectrice, de douceur de l'en-delà (pas de l'au-delà). Chaleur humaine, maternelle, enveloppante, sororité, gémellité, sont des mots qui naissent dans mon souvenir de cette représentation.

J'ai encore, aujourd'hui, participé à un évènement unique, car chaque représentation a son public et ne peut être revécue à l'identique. Tout ça pour dire que je pourrais y retourner encore et encore et que l'émotion serait toujours différente.

Je ne cesse de le dire, cette compagnie a du génie, ils méritent un triomphe à chaque représentation.

Deraïdenz c'est un univers à part, un pays de rêve et de fascination.

 

Natacha Régnier-Ledieu

 

Retour à l'accueil