Coup de sifflet
Crédit photos : David Twist
Crédit photos : David Twist
Crédit photos : David Twist

Crédit photos : David Twist

Coup de sifflet, un spectacle de la Compagnie le 6’Thèmes Théâtre (69) vu au théâtre Le Grand Pavois, le lundi 18 juillet à 10h30 dans le cadre du festival Off d’Avignon. Relâche les mardis.

 

De : François Rivière

Mise en scène : François Rivière

Interprètes : Aurélie Camus, Nicolas Argudin Clavero, Yann Coeslier

Régisseur : Michael Baranoff

Genre : Théâtre contemporain

Durée : 1h10

 

Le dojo du centre-ville d’Avignon laisse sa place, en cette période estivale de Festival, aux représentations du théâtre du Grand Pavois, petit frère du théâtre du Cabestan situé à quelques encablures. J’ai choisi d’y poser ma valise pour le spectacle « Coup de sifflet » qui met en lumière une période douloureuse de l’histoire.

 

La pièce s’ouvre sur des pleurs de femme. Elle semble inconsolable. Elle est au commissariat, et le jeune inspecteur qui l’auditionne est gêné par cette femme qui se donne en spectacle. Nous sommes en 1956, elle s’appelle Louise et vient porter plainte contre son mari. Et une femme qui porte plainte, c’est qu’elle a forcément été frappée ou abusée sexuellement, une simple banale affaire domestique en somme.

Pourtant, Louise n’est pas là pour ça. Épouse du grand et brillant directeur de théâtre Philippe Rouvier, elle vient livrer ici une tout autre histoire. Elle vient déposer plainte contre son mari, mais n’est-elle pas coupable elle-aussi ?

Au cours de cet interrogatoire, elle va raconter la terrible histoire de son couple : Ce qui l’a amené à s’affranchir de cette vie à la veille du 15ème anniversaire de son mari à la tête du théâtre, mais surtout ce qui l’a poussé à revenir. Elle a découvert la terrible et honteuse vérité. Ce théâtre dont son mari est si fier, ce lieu auquel il a consacré sa vie, a été acquis de la façon la plus abjecte qu’il soit en…. 1941.

La mise en scène est astucieuse : elle partage la scène entre le bureau du commissariat et le bureau de Philippe, théâtre du drame. On revient de l’un a l’autre au gré de la déposition. Le jeu des acteurs est efficace : Aurélie Camus joue une Louise, femme des années 50 qui s’insurge contre son mari et qui va renverser les rapports de force, Yann Coeslier est plus que convaincant dans le personnage de Philippe, homme mysorine, cynique et méprisable, enfin Nicolas Argudin Clavero campe un jeune policier qui voit voler en éclat ses idées reçues.

Un bon moment de théâtre et une façon intelligente de mettre en scène le devoir de mémoire. Un suspens qui monte crescendo jusqu’au coup de sifflet final.

 

Myriam Chazalon

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