Le prince de Calabre
Le prince de Calabre

Spectacle proposé par le Cercle des Lucioles (84), vu au Théâtre des Vents le lundi 18 juillet à 16h00 dans le cadre du festival Off d’Avignon. Relâches les mardis.

 

Auteur, metteur en scène et interprète :  Olindo Cavadini

Régisseur : Leonard Cavadini

Genre : Théâtre contemporain

Durée : 1h

 

C’est en patientant pour aller assister à une représentation que j’ai été abordée par Olindo Cavadini, auteur et comédien du « Prince de Calabre ». Il m’a présenté son spectacle avec enthousiasme. Nous avons ensuite échangé nos points de vue sur ce début de festival, puis sur le théâtre en général, les textes, les mises en scène. Belle rencontre et belle personne dont j’avais hâte d’entendre l’histoire.

 

C’est un véritable voyage que nous propose Olindo Cavadini. Des montagnes calabraises au sud de la France, nous cheminons avec lui au travers de son histoire. En trois actes, il va nous raconter ses origines, ses bonheurs, ses doutes, celui qu’il est.

Olindo, il est comme sa Calabre, profondément ambivalent : Elle, Calabre, terre montagneuse et rude à l’extrême sud de l’Italie, est tellement attachante que c’est un arrache-cœur de s’en déraciner ; Lui, Olindo, l’homme méditerranéen portant sa fierté machiste en apparence, n’est que tendresse devant cet enfant qui arrive et montre un grand respect des femmes. Son premier acte nous le démontre : il a appris à être enceint de son enfant, ressentant la grossesse telle une mère, allant jusqu’à en accepter ce rôle au détriment de son métier.

Puis au détour d’une danse, il se remémore sa mère Peppina. Et Peppina c’est l’histoire de la Calabre, c’est cette naïveté et cette sagesse des gens simples ; elle nous parle par la bouche d’Olindo. Elle évoque avec la même spontanéité Benito Mussolini et Michel Drucker : sa vie là-bas et sa vie ici. On l’aime instantanément cette Peppina.

Et Olindo dans tout ça, qui est-il ? Il est sur le devant de la scène de son troisième acte. Il s’est construit avec son passé et Peppina, il se projette dans l’avenir avec son fils et aujourd’hui il est là devant nous pour faire ce qu’il aime : Jouer !

La mise en scène volontairement minimaliste laisse totalement place au texte, ode à cette Calabre si austère mais tant aimée. L’amour du pays et des bonheurs simples transpire par tous les pores du récit où français et italien s’entrelacent. Un texte sans fausse note, empreint d’humanisme à l’image de son auteur.

J’ai, cet après-midi des images colorées, mêlées d’azur et de carmin, des odeurs de terres brûlées par le soleil. Merci Olindo pour ce voyage et cet hommage aux vôtres. Peppina doit être bien fière là-haut…

Myriam Chazalon

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