Léon
12 juil. 2022Spectacle de la compagnie Pocket Théâtre (39) vu à la Cour du Spectateur le lundi 11 juillet à 16h05 dans le cadre du festival Off d’Avignon. Relâches les 15 et 22 juillet.
Auteur & mise en scène : Thierry Combe
Interprète : Julien Aubrun
Genre : Théâtre
Public : à partir de 6 ans
Durée : 55 minutes
Dans le grand chapiteau de la cour du spectateur, collectif de compagnies solidaires porté par la Ligue de l’enseignement du Vaucluse, j’ai pu découvrir un spectacle joliment ficelé, avec un personnage très attachant : Léon.
Un démarrage inattendu, avec un Léon très affable, tout de suite très attachant, et qui vient nous raconter sa vie trépidante. Léon a toujours rêvé de faire le métier qu’il fait aujourd’hui : Facteur. Car, quand on est petit « pour les parents, savoir ce que l’on veut faire plus tard, ça les inquiète. Peut-être est-ce que, pour eux, ils n’ont pas vraiment choisi ce qu’ils font. »
La mise en scène est vive et dynamique, soutenue par un dispositif original : une vielle armoire à casiers d’où surgissent des scénettes ou accessoires, support à ses anecdotes. Léon nous fait revivre avec enthousiasme et passion ses souvenirs postaux : son introduction dans le métier, en prêtant serment devant le receveur des postes, ses tournées avec la voiture de Chardon, à qui il a succédé et qui reviendra tel un gimmick, le passage à la mobylette lestée de centaines de lettres, ou ses amours platoniques avec Anne-Sophie... Ça sent le vécu, c'est réjouissant, enthousiasmant même, teinté d'humour mais aussi ancré dans la réalité et le vécu.
Car il ne s’agit pas d’une campagne de recrutement pour La Poste : Léon
nous parle aussi du temps réglementaire pour distribuer le courrier et de l’interdiction de s’attarder avec les personnes isolées pour ne pas baisser la moyenne alors que le facteur est leur unique contact quotidien. Ça parle du réel, et en même temps, cela nous rappelle que les choses simples sont importantes. Julien Aubrun incarne avec beaucoup de justesse une belle palette de personnages, parlant de sa vie, jusqu’à partager avec nous ses souvenirs de cinéma familial en super 8. Léon m'a beaucoup ému. Il nous délecte de ses mots, des situations simples qu’il décrit avec humour et dans lesquelles il s’épanouit pleinement. Il vit tout simplement. C'est justement le travail de la compagnie Pocket théâtre que je viens de découvrir : parler de sujets sociétaux, à travers une histoire très personnelle. C'est plutôt réussi.
Et il nous interroge aussi sur nos rêves et nos projets d’enfants – que nous sommes tous – « car peut-être que pour les grands, facteur, ça n’est pas suffisant comme projet ? »
A découvrir,
Eric Jalabert