Louise et la révolte des jardins
Louise et la révolte des jardins

Spectacle de la compagnie Ring Théâtre (25), vu à Villeneuve en scène (30) le samedi 9 juillet 2022 à 22h dans le cadre du festival Off d’Avignon. Relâche le 16 juillet.

 

Auteur : Jana Rémond

Mise en scène : G. Fulconis

Interprètes : C. Bourdeaux, C. Dumez, J. Chaigneau, L. Coignard, A. Montpied, C. Pichard, K. Sinesi, J. Testard

Genre : Théâtre en extérieur

Public : Tout public à partir de 10 ans

Durée : 2h

Toujours à Villeneuve lès Avignon, je suis venu découvrir Le Bal du nouveau monde, avec deux spectacles présentés en alternance pendant le festival sur le monde d’après et ses parfums de révolution citoyenne, qui reste une de mes préoccupations essentielles. Un théâtre en extérieur, participatif et inclusif, qui nous amène au cœur d’une Zone à Défendre à travers un dispositif théâtral qui reprends toutes les histoires des luttes que l’on connaît.

Pour commencer, nous sommes en 2082 et nous voilà conviés à une AG sur un projet d’installation d’une hydrolienne à membranes pour augmenter la production électrique du village. En quelques échanges, le projet est rejeté, par peur de retomber dans l’escalade énergivore du monde d’avant, si peu sensibles non plus aux effets sur le monde des non-humains.

Le dispositif inclut une quinzaine d’habitants de Villeneuve ou des environs, qui interviennent ponctuellement dans le spectacle pour accompagner les 15 comédiens présents. Puis, après l’assemblée générale, un spectacle est proposé pour retracer l’histoire méconnue de Louise, qui s’est battue contre l’implantation d’un écoquartier, qui allait raser les jardins ouvriers de cette petite ville, seul espace vraiment « vivant » de la ville où l’on peut vraiment se rencontrer.

Tout y est : de la présentation du projet dans une réunion « consultative » – c’est à dire où tout est déjà décidé – au cynisme du maire qui voit l’occasion de grimper les échelons à coup de green washing, à la mobilisation d’une poignée de personnes qui se battent – tout en pointant aussi les fragilités du collectif- pour défendre la terre nourricière, seule valeur sûre en période d’effondrement, jusqu’à la lutte administrative et au passage à la violence face aux forces de l’ordre – et à ses conséquences tragiques – en passant par l’inclusion des exclues de la société – Pablo, le jeune autiste est le regard de la vérité nue – c’est un véritable florilège des raisons qui imposent le changement.

C’est frais, cela sent le vécu, c’est dynamique et réjouissant. J’étais placé dans les gradins faisant partie de la scène – le spectacle est en bi-frontal – et le sentiment « d’être dedans » est encore plus présent. On ressent l’émotion du collectif, et cela donne des ailes.

C’est à découvrir, mais prenez aussi une petite laine si le vent souffle.

L'intégrale des spectacles se jouera le 15 dès 19h, avec entracte et possibilité de manger sur place (Louise et la révolte des jardins à 19h, et Camille et la grève des bouchers∙ères à 22h).

Eric Jalabert

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