Nez à Nez
Nez à Nez

Spectacle de la compagnie Centre Imaginaire (26), vu à Villeneuve en scène (30) le samedi 9 juillet 2022 à 20h dans le cadre du festival Off d’Avignon. Relâches les 14 et 15 juillet

 

Auteur et mise en scène : Jean Baptiste Sugier

Intervenants : B Sugier, C. Cadoret, C. Demourgues

Auteur et mise en scène: Jean-Baptiste Sugier

Intervenants : J.B Sugier, C. Cadoret, C. Demourgues

Créa. sonore : C. Firmino

Compo. musicale : R. Joubert

Créa. lumière : G. Tarnaud

Créa. des parfums : L. Fanuel

Ingénierie olfactive : N. Aubé

 

Ouverture de Villeneuve en scène, ce 9 juillet 2022 et c’est avec un grand plaisir que je suis venu passer la soirée dans cet écrin de verdure et de fraîcheur. L’occasion d’y découvrir un spectacle olfactif, Nez à Nez. Ce travail artistique s’appuie sur une collaboration étroite avec une équipe de chercheuses en neuroscience du CNRS de Lyon depuis 4 ans. Un travail de médiation original et efficace. On peut le dire, j’ai eu du nez

 

Avec une jauge limitée à trente – et presque complète pour ce premier jour – je m’apprête à tout savoir sur le nez, organe pourtant au milieu de la figure, mais méconnu voire oublié et toujours en activité 24h/24.

Jean Baptiste Sugier, metteur en scène et comédien de la compagnie, nous accueille dans un petit espace ou trône l’olfactorium – qui mériterait un éclairage plus travaillé, seul bémol.

Il nous explique que le nez est en relation avec le cerveau, et qu’il est la porte d’entrée de la mémoire.

Après une courte présentation, nous allons nous asseoir sur des transats installés en cercle autour d’un personnage étrange, aux vapeurs fumeuses émanant de son costume, et au visage proéminent. Une image forte du spectacle qui me restera.

Puis nous sommes invités à mettre un masque sur les yeux et à nous laisser aller à un rite olfactif ancestral, sans avoir à reconnaître les odeurs, juste se laisser happer par elles.

Accompagné d’une bande sonore assez présente, on se laisse aspirer par ces odeurs, qui nous emmènent au fil de notre propre mémoire vers des sensations et des univers qui nous sont personnels. Car aucune odeur n’est très reconnaissable – elles ont été créés spécialement pour l’occasion comme j’ai pu l’apprendre dans la demi-heure d’échanges proposée à l’issue du spectacle – et c’est cela qui en fait toute la poésie et la force de la proposition : Ca n’est pas une énumération d’odeurs caractéristiques qui parlent à chacun : ce sont des odeurs diffuses, pas forcément « agréables », mais qui font écho dans notre mémoire, à nos souvenirs personnels.

Pour le coup, ça n’est pas du théâtre au sens classique du terme : mais c’est de la culture, et un chouette voyage que je vous recommande fortement,

 

Eric Jalabert

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