Olivier Masson doit il mourir ?

Spectacle de la compagnie l’harmonie communale (69) vu au train bleu le 20 juillet à 22h30 dans le cadre du festival Off d’Avignon. Jusqu’au 27 juillet.

Auteur : François Hien

Mise en scène : Collective

Interprètes: Estelle Clément-Bealem, Kathleen Dol, Arthur Fourcade, François Hien, Lucile Paysant

Genre : Théâtre contemporain

Public : à partir de 12 ans

Durée : 1h40

Un spectacle sur la question de l’euthanasie porté par 5 comédiens impressionnants et une mise en scène au couteau.

Le spectacle est tiré d’une affaire réelle, celle de Vincent Lambert, gravement accidenté en 2008 qui est resté plongé dans un état végétatif chronique pendant plus de 10 ans, alors que ses proches se déchiraient sur les suites à donner.

Le spectacle a pris quelques libertés avec la réalité en imaginant un aide soignant qui aurait mis fin aux jours d’Olivier, et c’est justement le procès de cet aide soignant qui est mis en scène. Une façon de porter un regard sur la question de l’acharnement thérapeutique, celle du droit des personnes en situation de handicap, et bien sur en toile de fond, la question de l’euthanasie.

La mise en scène est nerveuse, passant du procès de l’aide soignant à des scènes de l’hôpital ou mettant en avant des échanges entre les différents protagonistes, avec le seul appuie de la lumière et le talent des comédiens. Ils jouent plus ou moins tous les rôles, passant de l’un à l’autre avec une fluidité exceptionnelle.

Sur le fond, il y a de nombreux points de vue qui sont évoqués concernant cette question sociétale. L’environnement religieux est très présent, d’autant plus que la mère d’Olivier, fervente catholique, s’accroche à la question de « est il encore là ou non ? Mais rien ne permet d’y répondre.

La femme d’Olivier est plutôt favorable à le laisser « partir », pour mettre fin a son état, d’autant plus qu’il lui avait fait promettre de ne pas le maintenir en vie sans raison en cas d’accident grave. Au delà de ces questions de morale chrétienne et de droit à la décision, viennent se greffer de nombreuses autres qui sont évoquées pendant tout le procès : la question de la législation, la question médicale ou celle de l’opinion publique.

Le sujet fait partie des questions de société dont on ne pourra pas, me semble t-il, faire l’économie. Même si le droit à la fin de vie est évoqué un peu rapidement à mon sens, en la présentant comme une option "libérale", le spectacle a le mérite de porter le sujet au grand public.

Et vous, qu’en pensez vous ?

Une belle proposition pour vos programmations.

Eric Jalabert