SAGE COMME SINGE

Spectacle proposé par Victorie Music (75), vu au théâtre L’Arrache-Cœur, le mercredi 27 juillet à 10h30 dans le cadre du dispositif « Chanson Off » du festival Off d’Avignon. Relâche les mardis. Première à Avignon.

De : Serena Fisseau

Mise en scène : Olivier Prou

Interprète(s) : Serena Fisseau, Hélène Argo, Johanne Mathaly

Genre : Théâtre musical

Durée : 50 min

Le dispositif « Chanson off » a comme objectif de présenter la chanson actuelle d’expression francophone dans toute sa diversité. Le Théâtre de l’Arrache-Cœur programme ces artistes afin de les faire découvrir au public et aux professionnels. L’équipe de Victorie Music qui m’a accueillie est très impliquée et son enthousiasme pour les spectacles et les talents qu’elle accompagne fait plaisir à voir. Le plaisir d’assister au spectacle commence même avant d’entrer dans la salle.

Sage comme Singe c’est avant tout 3 voix. On entend les voix qui arrivent du back-stage avant l’entrée des comédiennes. Serena, Hélène et Johanne, trois amies qui sortent d’une répétition décident d’aller prendre un verre en terrasse pour profiter de ce beau dimanche ensoleillé. Leur attention est détournée par une brocante dans laquelle Serena entraîne ses deux amies malgré leur réticence.

À partir de ce moment, chaque objet est prétexte à accompagner les voix, instruments principaux du spectacle. Les chansons sont composées comme d’innombrables petites histoires, comme écrites dans un journal intime à qui on confie des anecdotes, ou comme consignées dans un carnet de voyage.

Justement, il est question de voyages ici : De balades vocales en rencontres harmoniques, on voyage immobile d’île en île. On ira en Martinique, en Bretagne, en Indonésie, au Japon. Puis on découvrira ou redécouvrira les origines des trois singes de la sagesse : Mizaru pour l'aveugle, Kikazaru pour le sourd et Iwazaru pour le muet.

Les trois artistes : Serena Fisseau (SEJALAN), Hélène Argo (La Réjane) et Johanne Mathaly (HUM), d’univers différents ont en commun leur amour du travail de la voix et des mélodies du monde.

Il y a dans ces 3 voix-là une entente musicale si parfaite que l’unisson coule de source, et moi, je me suis ressourcée sous cette cascade harmonique. Qu’elles soient a-cappella ou accompagnées (violoncelle, petites percussion, ukulélé) on n’entend et on ne voit qu’elles. J’ai eu un effet de bulles de bonheur : D’un filet, elles s’amplifient jusqu’à éclater et nous éclaboussent de fines gouttelettes du plaisir enfantin d’être juste là.

Je suis sortie de ce spectacle enchantée et rassérénée, comme tout le public présent pour lequel toutes les générations étaient représentées. Maintenant je me réjouis par avance de ma prochaine brocante, dans laquelle, j’en suis certaine, il y aura autant de notes et de sons que d’objets.

Myriam Chazalon