La chute des anges
21 déc. 2022Un spectacle produit par la Compagnie L’Oubliée (24) et vu le 20 décembre au Théâtre du Rond Point.
Mise en scène et chorégraphie : Raphaëlle Boitel
Scénographie et lumières : Tristan Baudoin
Interprétation : Alba Faivre, Clara Henry, Loïc Leviel, Emily Zuckerman, Lilou Hérin (en alternance avec Sonia Laroze), Tristan Baudoin, Nicolas Lourdelle.
Machinerie et musique : Nicolas Lourdelle
Régie son et lumière : Arthur Bison
Genre : cirque, danse, théâtre d’objets
Public : Tout Public
Durée : 1H10
Commande familiale : trouver un spectacle pour fêter les anniversaires des uns et des autres. « La chute des anges » de Raphaëlle Boitel m’a semblé une évidence et je ne me suis pas trompée.
Dans la pénombre emplie de nuages que seul éclaire un faisceau de lumière, un ange descend. A contre jour, il découvre en dansant son nouvel univers. Musique aidant, il y a un petit air de « la vie est belle » de Capra. Et comme dans le film, la joie cède rapidement : le nouveau milieu s’avère hostile. Notre ange, rejoint par deux comparses, est prisonnier d’un cintre et d’une veste trop grande pour lui. Pour eux. Nos anges sont devenus des marionnettes. C’est « la chute des anges ».
-Ils sont en fait quatre femmes et trois hommes à se retrouver perdus sur une terre aride, un plateau nu- où les projecteurs, juchés sur de longues perches, sont doués de mouvements agressifs quand ils ne dessinent pas d’espaces lumineux à la géométrie tranchante. Dans cet espace-temps qui soumet, nos pauvres hères se hâtent sans se regarder, se croisent sans se toucher. Le manège, chorégraphié, dure jusqu’à ce que l’un d’entre eux, ambitionne, tel Jacob, de regagner les cieux.
-Telle est l’histoire que l’on peut se raconter en regardant « La chute des anges ». C’est un spectacle d’images et donc de suggestions. Pour le raconter, plusieurs disciplines sont mises à contribution : la danse, le mime, l’acrobatie au sol et en portées, le mât chinois, la poutre. J’ai particulièrement aimé le tableau des cintres, le mât chinois, le duo en portée et cette séquence inouïe où un couple parvient à se rencontrer par l’intermédiaire de deux êtres réduits à l’état de mannequins articulés. C’est drôle, acide, et poétique. La création lumière et sonore est de toute beauté. La manipulation des objets comme des corps est d’une synchronicité sans faille.
« La chute des anges » est un spectacle magique qui dit le monde tel qu’il est pour mieux s’en échapper.
Catherine Wolff