Sans tambour
Sans tambour

Un spectacle produit par la Sourde (75) et vu le 4 décembre au TGP.

 

Mise en scène : Samuel Achache

Direction musicale : Florent Hubert

Conception et interprétation : Gulrim Choï, Lionel Dray, Antonin-Tri Hoang, Florent Hubert, Sébastien Innocenti, Sarah Le Picard, Léo-Antonin Lutinier, Agathe Peyrat, Eve Risser.

Scénographie : Lisa Navarro

Genre : Théâtre musical

Public : Tout Public

Durée : 1H40

 

Il me tardait de retrouver le travail de Samuel Achache pour le faire découvrir à mon ami. « Sans tambour » a remporté haut la main le match contre la coupe du monde !

 

Fidèle à son principe de revisiter la musique classique et de la donner à voir théâtralisée, « Sans tambour » met à l’honneur les Lieder de Schumann.

Ils sont 9, à la conception et sur scène, à les inscrire dans une histoire de couple qui rompt pour mieux revivre autrement grâce à  la musique. Le décor donne à voir l’intérieur d’une maison en chantier. En fond de scène, un mur avec un rez-de-chaussée d’abord caché au regard par une bâche, un escalier et à l’étage une chambre avec douche. A cour, une cuisine en parpaing dont la fenêtre donne sur le public.

En guise d’introduction et de distanciation, l’excellent Léo-Antonin Lutinier  fait mine de passer un vinyle. La chaîne hifi est imaginaire mais la musique avec tous les bruitages et les rayures inhérents à l’appareil est jouée en live : accordéon, violoncelle, clarinette, saxo et soprano. A ce premier ensemble musical viendront se greffer, au cour de la pièce, un piano et les voix de Léo-Antonin Lutinier et d'Agathe Peyrat.

Si l’histoire est assez banale et parfois un peu difficile à suivre, l’appropriation du décor, l’association de la musique et du théâtre, le burlesque du jeu et les trouvailles scéniques sont une grande réussite. C’est d’abord le décor qui explose à mesure que la scène de ménage prend de l’ampleur, c’est ensuite l’étonnant Lionel Dray dans le rôle « du roi des ratés » qui pour inverser le sens des valeurs repeint le carrelage de la cuisine- les carrés noirs en blanc et réciproquement ; c’est aussi  ce piano droit suspendu à un élément d’échafaudage et qui sera le réceptacle de bien des jeux. Et tout est à l’avenant, drôle, enlevé, créatif, en deux mots, accordé. Il est dommage cependant que la troupe ne se soit pas autorisée, malgré plusieurs opportunités dans le récit, des moments plus intériorisés. Cela aurait apporté, avec une rupture de rythme, plus de profondeur.

 

« Sans tambour » est un superbe spectacle. Je suis reconnaissante, pièce après pièce, à Samuel Achache d’œuvrer au dépoussiérage de la musique classique pour la rendre accessible à tous, dans la joie et la bonne humeur.

 

Catherine Wolff

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