Visuel: Samuel Hercule/photo: Pierre Corbaz

Visuel: Samuel Hercule/photo: Pierre Corbaz

Ne pas finir Comme Roméo et Juliette

Un spectacle produit par  la Cordonnerie (69) et vu le 27 janvier au Montfort.

 

Texte, réalisation et mise en scène: Métilde Weyergans et Samuel Hercule

Sur scène : Métilde Weyergans, Samuel Hercule, Thimothée Jolly, Mathieu Ogier.

A l’écran :  Méthilde Weyergans, Valentine Cadic, Marin Moreau, Benoît Moreira Da Silva, Katell Jan, Aurélia Petit, Pasquale d’Inca, Chloé Chomis, Louis Pagès…..

Musique originale : Thimothée Jolly, Mathieu Ogier.

Genre : ciné-spectacle

Public : tout public

Durée : 1H25 

 

Chacun son tour : aujourd’hui, c’est mon ami qui me conviait à découvrir une compagnie, la Cordonnerie. Et quelle découverte ! A en regretter amèrement de ne pas avoir vu tous les précédents spectacles.

 

« Ne pas finir comme Roméo et Juliette » est un conte en deux parties. Il se déroule dans un Etat supposé imaginaire, séparé en deux par un pont que jamais personne ne franchit. D’un côté le monde des invisibles, de l’autre celui des visibles ; d’un côté une jeune championne de ping-pong qui prend la relève de son père mourant, de l’autre un homme solitaire, rêveur, nègre shakespearien pour le compte de la star radiophonique de l’astrologie. C’est parce que le père a précisé dans ses dernières volontés son désir de revoir la mer que Romy transgresse l’interdit et rencontre Pierre.

Ce synopsis, beaucoup plus complexe une fois déroulé, est admirablement servi par le ciné-spectacle qui est la marque de fabrique de la Cordonnerie. Toute la trame narrative est filmée avec art. On ne sait quelle malédiction a frappé le monde des invisibles mais on voit qu’eux-mêmes ne supportent leur existence qu’à la condition de porter une sorte de masque gris qui épouse une enveloppe charnelle vide. La lumière est terne et contraste avec celle du monde des visibles. Le film est muet. La voix est portée sur scène par Métilde Weyergans et Samuel Hercule. L’ensemble des bruitages aussi. La plupart sont réalisés sur la grande table centrale à partir de quelques accessoires préalablement déposés ou qui descendent des cintres. Le conte, tel un morceau de musique, est décomposé en quatre pistes : l’image projetée, la voix, le bruit mais aussi la musique jouée en live sur deux praticables à cour et à jardin. Chacun joue sa partition et l’ensemble compose une poésie totale. Tout est calé au cordeau, sans fausse note et sans fioriture.

 

« Ne pas finir comme Roméo et Juliette » est un spectacle qui transporte bien au-delà de la représentation. Des expériences de ce genre, sensible et affectives, sont difficiles à décrire. Il faut les vivre. C’est plus que beau.

 

Catherine Wolff

Retour à l'accueil