L'IMPROBALE HISTOIRE DES PASSANTES, OU LE POEME DE LA PAGE 17
L'IMPROBALE HISTOIRE DES PASSANTES, OU LE POEME DE LA PAGE 17

Spectacle de la compagnie Thalia DRV (06) vu au théâtre des Vents (84), le lundi 17 juillet à 19h dans le cadre du festival Off d’Avignon. Relâche les dimanches.

 

De : Gérald Duchemin, Hervé Masquelier 

Mise en scène : Faizal Zeghoudi

Interprètes : Hervé Masquelier, Igor Bolender

Création musicale : Igor Bolender

Création lumières : Jacques Rouveyrollis

Scénographie : Clémence Laboureau

Durée : 1h10

 

Les chansons de Georges Brassens ont accompagné mon enfance, et continuent aujourd’hui de faire un bout de chemin avec moi. Les textes sont d’une pertinence insolente ou d’une poésie savoureuse, mais toujours sublimés par une langue superbement maîtrisée. Un spectacle sur Brassens, c’est comme un coin à l’ombre au bord d’une rivière : ça ne se refuse pas.

 

C’est de la musique qui nous cueille en début de spectacle. A l’instar du ciné-concert, je vais assister ici pour mon plus grand plaisir à un théâtre-concert, puisque le musicien accompagne en direct le comédien. Bruits de fond des sons d’une ville qui s’éloigne, comme si on la quittait…. Effectivement, rentre en scène celui qui va nous conter son histoire parallèle à celle de son contemporain, un certain M. Brassens ; avec, comme fil rouge, un petit recueil de poésie, édité à 110 exemplaires à compte d’auteur.

Deux histoires s’entremêlent, une fantasmée et une véridique, toujours accompagnées par les mélodies d’Igor Bolender qui collent totalement au récit. Cette osmose poetico-musicale rend le spectacle encore plus fort, plus prenant.

On y apprend la véritable histoire des Passantes, chanson mondialement connue que j’ai chantonné maintes et maintes fois, admirative, comme toujours, de cette langue française qui permet de faire naître des images sur les mots. C’est une histoire de rencontre et de non-rencontre, d’amour de l’art poétique qui passe au-dessus de tout. C’est un hommage vibrant à l’auteur de ce poème de la page 17 : Antoine Pol. Hervé Masquelier m’a complètement embarqué avec lui dans ce voyage au pays du petit recueil retrouvé par le jeune Georges, 19 ans, planqué impasse Florimond à Paris pour fuir le STO…. Vous savez, chez la Jeanne et l’Auvergnat.  L’Auvergnat oui ! (Mais ça, c’est une autre chanson et une autre histoire).

Hervé Masquelier est un véritable conteur d’histoire : il a ce talent rare et précieux de faire vagabonder l’esprit, comme Brassens faisait vagabonder les mots. Je pense que j’aurai pu rester là pendant des heures encore, au théâtre des Vents à écouter le duo Hervé-Igor.

Ce spectacle est ma claque théâtrale de cette édition du Festival, celle qui m’abasourdit, celle qui m’ouvre les yeux, celle qui me fait prendre conscience que rien n’est jamais perdu, et que l’espoir est au bout du chemin. C’est l’improbable qui devient possible !

Je veux dédier cette chronique à toutes les formes artistiques, pendant quelques instants discrets… À celui qu’on connait à peine, qu’un destin différent entraine et que Brassens a retrouvé.

 

Myriam Chazalon

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