Libre Arbitre
Libre Arbitre

Spectacle de la Compagnie Le Grand Chelem, vu à Avignon le 18 juillet 2023 à 22h. Dans le cadre du Festival Contre-Courant, à Avignon, du 14 au 21 juillet.

 

Mise en scène : Julie Bertin

Interprète(s) : Léa Girardet, Cléa Laizé, Juliette Speck, Julie Teuf

Genre : Théâtre contemporain

Public : à partir de 14 ans

Durée : 1h40

 

Le Festival Contre-Courant est situé sur l’Île de la Barthelasse dans un centre social et présente une programmation culturelle et artistique qui questionne les moyens de faire évoluer la société dans le monde d’aujourd’hui pour penser le monde différemment. On profite de la relative fraîcheur du soir en buvant un verre et se restaurant sur place. La scène est en plein air.

 

« Libre arbitre » questionne la place des femmes dans le sport, la place du corps des femmes dans un monde dominé par les hommes, l’identité de genre.

Inspiré par la vie de l’athlète Caster Semenya, championne du monde de course 800m en 2009, « Libre arbitre » nous raconte ce parcours du combattant à partir du moment où son identité de genre est mise en question lors de ce record personnel et mondial. Et si c’était un homme ? Mais c’est quoi en fait un homme ?

La Fédération internationale d’athlétisme (World Athletics) oblige les athlètes hyperandrogénies présentant des DSD (différences de développement sexuel) à subir un traitement hormonal pour diminuer leur taux de testostérone. (Règlement de World Athletic régissant l’éligibilité des athlètes transgenres). Le conseil d’experts de cet organisme est constitué de 5 médecins, dont 4 hommes.

Caster Semenya subit des tests par la Fédération Internationale d’Athlétisme, tests psychologiques, tests physiques, tests gynécologiques, mesure du taux de testostérone. À partir d’un certain taux de testostérone, les athlètes ne peuvent plus concourir dans la catégorie « femme ». Mais ce test n’est fait qu’aux femmes …. Test de « Féminité » !

Excellent critère pour créer de l’exclusion, de la discrimination. Et tant qu’à faire, pourquoi on ne classerait pas les athlètes en fonction de leur taille, corpulence, origine, …

La mise en scène est très travaillée, orchestrée même. Les décors mobiles sur la scène se transforment au fur et à mesure des scènes pour devenir à la fin des écrans de projection. Avec beaucoup de rythme, les situations s’enchaînent et nous font passer d’un univers à l’autre : le stade, les bureaux et laboratoires de la IAAF (avec la création d’une nouvelle catégorie d’athlètes par les comédiennes), le tribunal.

La pièce questionne la représentation du corps des femmes, son contrôle et les rapports de pouvoir à l’œuvre dans notre société. C’est intéressant, on n’en sort pas indemne. Le public a aimé. À voir à tous les âges.

 

Maren Scapol

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