NORMA[LE]

affiche promotionnelle du spectacle ©PoolProd

Produit par PoolProd (46), seul en scène de Norma, vu le mercredi 12 juillet au Théâtre Carnot dans le cadre du festival d’Avignon.

Texte : Norma

Mise en scène : Coralie Lascoux

Avec : Norma

Costume : Eugénie Prax

Durée : 1h

« Vous allez rire de choses pas drôles et ça va vous faire du bien. »

Voilà la promesse faite par Norma [le]. Un spectacle d’une heure sur l’inceste et autres tabous peut-il tenir cette promesse ?

La réponse est oui.

Norma nous raconte son voyage vers la résilience. Avec brio, elle jongle entre un humour grinçant et sincérité touchante. Le texte dévoile son intimité et la présente sur un plateau en disant « voilà ce que je suis et comment j’en suis arrivée là ».

Pendant une heure, Norma retrace le chemin qui a pavé sa vie, ses traumatismes, mais aussi ses victoires et ses accomplissements vers la reconstruction.

Dans cette petite salle climatisée du théâtre Carnot, les émotions qui traversent le public sont presque palpables. Au début du spectacle, les réactions sont mitigées. Les visages se tordent de colère et de dégoût, car ce que l’on entend ne peut laisser place qu’à l’indignation. Pourtant, on se laisse rapidement emporter par la vague lancée par Norma. Les premiers rires sont timides, teintés d’hésitation. On se demande, a-t-on vraiment le droit de rire de ça ? Mais très vite, à l’instar de Norma elle-même, on finit par lâcher prise.

Norma peint avec brio et avec humour le triste tableau de ce que c’est que d’être une femme dans notre société et du chemin ardu qu’est la reconstruction. On rit avec elle, on pleure avec elle, on découvre avec les personnages qui ont fait de sa vie ce qu’elle est aujourd’hui, on compatit, on est ému et peut-être que l’on se reconnaît dans ce qu’elle raconte. L’expérience traumatique est universelle, autant que la quête de la résilience.

Marceline WEGROWE