Ahouvi
Ahouvi

Un spectacle produit par la compagnie Inta Loulou (59) et vu au Théâtre du Rond-Point  le 10 octobre 2023.

 

Texte : Yuval Rozam

Mise en scène: Yval Rozam

Interprètes : Stéphanie Aflalo, Roxane Roux, Gaël Sall, Yova ou Epops en alternance (le chien)

Lumières et scénographie : Victor Roy

Création présence animale au plateau : Judith Zagury

Genre: Théâtre

Public : Adulte

Durée : 1H50

 

« Ahouvi » est né pour moi sous une étoile vacillante : le spectacle que  je voulais voir au même Rond Point était complet. Je me suis donc rabattue sur cette proposition que j’avais néanmoins sélectionnée dans les possibles. Malgré ma réelle difficulté à entrer dans l’histoire, j’en suis ressortie finalement convaincue.

 

« Ahouvi », mon amour en hébreux, raconte l’histoire d’amour entre Tamara et Virgile, une israélienne et un français, depuis leur rencontre jusqu’à leur séparation emprunte de violence et de destruction. Tamara est la narratrice. Ses mots font revivre sur scène les différentes étapes de leur vie conjugale soudée autour de la figure d’un chien et d’une amie, ex de Virgile, Roxane.

Le dispositif scénique, quadri frontal,  est économe et efficace. Au centre, un carré blanc en revêtement plastique, un pédalo qui peut tourner sur lui-même, une pleine lumière. Les gradins permettent aux comédiens d’explorer les différentes distances qui jalonnent la vie d’un couple ; le carré central recueillera l’eau de la pluie qui est jour de deuil avec la mort accidentelle du chien ; le pédalo incarne à merveille la twingo des escapades du week-end ; la pleine lumière est celle de la mise à jour des secrets d’alcôve.

-Sauf lors du premier quart d’heure (mais c’est sans doute l’euphorie voulue par Yuval Rozman pour traduire la rencontre) où le jeu tant parlé que dansé et chanté en playback est forcé, les comédiens sont remarquables. Sonorisés, leur naturel, leurs adresses au public comme autant de témoins de ce qui se joue là, nous emmènent peu à peu vers des profondeurs émotionnelles intenses. Mention spéciale à Stéphanie Aflalo qui rayonne littéralement. Je ne peux aussi que saluer le chien pour sa prestation. Bravo à sa dresseuse. J’ai déploré quelques longueurs, des costumes assez moches, un texte qui veut faire rire au début mais qui n’y parvient que laborieusement et qui tombe parfois dans le pathos.

« Ahouvi » est une bonne surprise. D’autant plus après avoir réalisé que j’avais vu le précédent spectacle de Yuval Rozman et que je m’en étais sauvée au bout de 20 minutes. Je saurai maintenant qu’avec cet auteur-metteur en scène, il faut apprendre à patienter un peu.

 

Catherine Wolff

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