Chamonix
Chamonix

Un spectacle produit par les 26000 Couverts (21), vu le 22 décembre 2023 au Théâtre du Rond-Point (75).

 

Écriture et mise en scène : Philippe Nicolle et Gabor Rassov

Création musicale : Aymeric Descharrières, Erwan Laurent, Christophe Arnulf, Antony Dascola

Interprètes : Kamel Abdessadok, Christophe Arnulf,Aymeric Descharrières, Olivier Dureuil, Patrick Girot, Erwan Laurent, Clara Marchina, Florence Nicolle, Philippe Nicolle ou Gabor Rassov, Ingrid Strelkoff.

Chorégraphie : Laurent Falguieras

Scénographie, construction et accessoires : Patrick Girot, Julien Lett, Michel Mugnier, Laurence Rossignol, Sophie Deck ; Marek Guillemeney, Zazie Passajou

Marionnette : Carole Allemand

Genre : Théâtre musical

Public : Tout public

Durée : 2h

 

Ils sont de retour avec un nouveau spectacle : Les incontournables 26000 Couverts ! « Chamonix » est un spectacle plus décalé que jamais. C’est surtout une prise de risque énorme dont la troupe sort vainqueur haut la main.


La musique a toujours occupé une place privilégiée dans la compagnie. Mais de là à monter une comédie musicale, c’est totalement inattendu. Et une comédie musicale sous forme de fable écolo dystopique, il fallait oser. Chamonix raconte en effet l’histoire d’un vaisseau spatial qui après 4000 ans d’errance intergalactique échoue de nouveau sur terre. Les rescapés de l’humanité auront-ils une deuxième chance d’y vivre dans le respect de leur environnement et d’eux-mêmes ?

Les 26000 couverts sont plutôt coutumiers des décors sobres. Ici, on sort le grand jeu avec une créativité débridée. Le paysage terrien nouvellement redécouvert laisse voir une forêt qu’éclaire un beau cyclo, tandis que le pied du vaisseau tout juste atterri ressemble à une énorme ventouse de chiotte. L’inframonde où siège le dieu des vers exterminateurs de l’humanité ressemble à un espace souterrain éclairé par des lampadaires rouille auquel on accède par un ascenseur coquin.

Toutes les disciplines du spectacle vivant sont convoquées : jeu théâtral et musique bien sûr mais aussi marionnettes, théâtre d’ombre, danse, chant et vidéo. La pop culture est invitée depuis Star Wars jusqu’à Francis Lalanne en passant par le rap, « Thriller », Moïse, Adam et Eve. Dans cet environnement pléthorique, nos 10 comédiens musiciens sonorisés et épaulés par deux régisseurs sont d’autant plus époustouflants qu’ils parlent une langue inouïe, un français mâtiné de québécois avec force « k » et structures grammaticales étranges. Mention spéciale à Ingrid Strelkoff pour son incarnation inénarrable de Sophie le robot.

Visuellement, la scène cosmique du début est de toute beauté avec ses accessoires manipulés dans le noir. Musicalement, j’ai adoré le rap et la scène de rappel en hard rock. Le kitch du faux entracte est très réussi. Le powerpoint est délicieux dans son mélange de bricolage, de numérique et d’ombres chinoises. Bref, l’ensemble du spectacle est impressionnant de professionnalisme et de débordements. Je déplore néanmoins quelques longueurs et ruptures de rythme.

Les 26000 couverts ont encore frappé, haut et fort. Quant à comprendre le titre, vous n’avez plus qu’à aller découvrir le spectacle par vous-mêmes.



Catherine Wolff

 

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