Music Hall Colette
Music Hall Colette

Spectacle de Cléo Sénia et Alexandre Zambeaux vu le 08/02/2024 au théâtre Tristan-Bernard (75) à 19h

 

Auteur : Cléo Sénia et Alexandre Zambeaux

Comédiens : Cléo Sénia

Mise en scène : Léna Bréban

Type de public : Tout public

Genre : Seul en scène

Durée : 1h15

 

Ce seul en scène musical présente la vie de Sidonie-Gabriel Colette, alias Colette, grande écrivaine aux multiples distinctions, être libre à la vie trépidante et surprenante et première femme française à recevoir des funérailles nationales. 

 

Une comédienne incarne et raconte tour à tour le personnage de cette femme, nous passant ainsi en revue le déroulé de sa vie, de son enfance campagnarde à sa vieillesse d’écrivaine. Beaucoup d’astuces de mise en scène et d’effets scéniques (surtout vidéos) rendent la narration fluide, agréable et ininterrompue malgré les nombreux changements d’ambiance et de costumes de l’actrice. Le tout, agrémenté de quelques chansons amusantes et d’un peu d’humour, rend un spectacle sympathique et convivial, suffisamment pour inspirer ce soir-là une standing-ovation au public.

Je suis, pour ma part, resté assis, déçu par la portée de la pièce. J’ai l’impression d’en avoir moins appris sur Colette qu’en ayant lu sa page Wikipédia. Tout le relief de cette femme, sa complexité, ses réalités, que certains événements évoquent pourtant puissamment, semblent absents tant la narration faite est lissée par des interprétations faciles et des clichés contemporains. Sa vie intérieure n’est aucunement explorée, ni sa littérature et encore moins le lien entre les deux : la Colette présentée dans ce spectacle est purement symbolique et factuelle, plus proche de la personnification de la femme émancipée que d’une vraie personne. C’est, bien entendu, chose inévitable dans un récit biographique de projeter sur le destin considéré mais, ici, la subjectivité m’a paru confuse, creuse et négligée, sans effort ni intention d’inclure la principale intéressée, un peu comme une glace à la vanille sans vanille.

Le moment le plus vrai et le plus fort de la pièce pour moi a été quand la régie a projeté la photo de Colette vieille. Ce simple cliché m’a plus ému sur sa vie que le reste du spectacle ; m’en a plus dit sur elle que tous les mots qu’il lui donne. La pièce a quand même du contenu, mais pas vraiment, à mon sens, celui qu’il prétend avoir, et s’apparente moins à un hommage à l’écrivaine qu’à un cours d’histoire gesticulé, suffisamment dans l’air du temps et agréable en bouche pour être apprécié de toute la famille, mais frustrant pour qui est à la recherche de sentiments authentiques.

 

 

Alexandre SAINT-DIZIER

Retour à l'accueil