La fête du slip

Marie Charbonnier

Un spectacle produit par la compagnie PASSAGES (93) et vu au Théâtre de la Reine-Blanche le 13  juin 2024.

Texte : Mickaël Délis et Romain Compingt

Mise en scène : Mickaël Délis, Vladimir Perrin et Papy de Trappes

Comédiens : Mickaël Délis

Lumières : Jago Axworthy

Genre : Seul en scène

Public : tout public à partir de 14 ans

Durée : 1H15

Entre ma boulimie de spectacles, l’épuisement de fin d’année et le chaos du monde, je perds la tête. Titre et synopsis m’ont fait réserver « la fête du slip », un peu au hasard donc.  Après une entrée en matière un peu difficile pour moi, j’ai fini par réaliser que je voyais la seconde partie de la trilogie que Mickaël Délis consacrait à la déconstruction de la masculinité. Ce second chapitre n’a rien à envier au premier.

On comprend-et Mickaël Délis ne s’en cache pas-que cette trilogie est le fruit de sa propre reconstruction. 

Mickaël parle donc de lui et de son pénis. De cet objet forcément surpuissant qu’il use de façon compulsive et quasi obsessionnelle. Jusqu’au jour où, par le regard des siens, il s’interroge, s’avoue malade et tente de comprendre ce qui se joue dans cette quête de la taille, de la performance, du pouvoir.

La première force de Mickaël Délis, c’est son écriture, incisive et drôle, qui sait parfaitement mêler l’intime et l’analyse sociétale.

La seconde force de Mickaël Délis, c’est son jeu. Seul en scène, il joue, avec tout accessoire, des bâtons lumineux polysémiques, une multitude de personnages qu’il interprète avec brio tant dans la gestuelle que dans la voix. Avec humour et émotion, il rend hommage, avec beaucoup de tendresse, aux hommes et aux femmes qui ont compté pour lui dans son cheminement intérieur et intellectuel.

« La fête du slip » est un spectacle d’une grande générosité et qui invite la gent masculine, mais pas qu'à s’abstraire des normes imposées.

Le spectacle sera joué au off d’Avignon à la reine Blanche d’Avignon, puis à la rentrée à la Scala.

Catherine Wolff