Adolf, Benito & Joseph, une partie d'échec(s)
Adolf, Benito & Joseph, une partie d'échec(s)

Spectacle par la compagnie l'écho du soleil (84) vu le 19 juillet 2024, au 14h10 à la chapelle des italiens, dans le cadre du festival Off d'Avignon. 

 

Texte et metteur en scène : Yves Sauton
Interprètes : Oldino Cavadini, Manuelle Molinas, Nikson Pitaqaj, Yves Sauton
Vidéo : Léonard Cavadini
Artiste : Marie Cavadini 
Genre : Théâtre contemporain 
Public : à partir de 12 ans 
Durée : 1h 

 

Cette nouvelle fois, je pense que je suis allé voir une pièce dans un des plus beaux lieux d'Avignon. En tout cas, parmi tous les théâtres que j'ai pu visiter et chroniquer, il s'agit de mon lieu favori. Située au cœur des remparts, la Chapelle des Italiens a été construite en 1750. Après plusieurs changements, c'est en 2021 que la compagnie l'Écho du Soleil investira cet espace pour en faire un collectif d'artistes pour les artistes prêts à imaginer, travailler et créer. Le nom de ce collectif : la coopérative Motra. Par ailleurs, cette dernière structure a été créée avec l'impulsion d'une autre compagnie associée, l'Esprit libre. Cette année, un festival a été créé au Jardin Romain de Caumont-sur-Durance. Celui-ci se déroule du 25 juin au 3 août et propose donc des pièces et peut-être bientôt des concerts. 

 

Bref, c'est donc dans ce lieu historique, spacieux et aéré que j'ai voulu aller voir une pièce de théâtre dont le synopsis m'avait intéressé. Sur scène, on y voit une table, côté jardin, en avant-scène, où est posé un plateau de jeu d'échecs. Côté cour, un tas de toiles est entassé autour d'un chevalet. Enfin, au centre de la scène, se trouve une structure composée de draps blancs ; comme une sorte de rideaux divisés en trois parties. Une fois installé sur ce grand gradin composé de 148 fauteuils bleus assez confortables, les lumières s'éteignent. 

Des projections de films et d'images d'époque sont directement visées sur la structure. On y regarde trois films distincts. Trois images qui défilent et qui nous montrent trois lieux différents. Trois armées différentes. Trois populations fanatiques différentes, mais chacune à la solde d'un dictateur. Les tissus blancs sur lesquels les projections sont envoyées correspondent aux trois cercueils de dictateurs. Un pour Benito Mussolini. Un pour Adolf Hitler. Un pour Joseph Staline. Les trois protagonistes vont se retrouver dans cet espace. Une sorte de purgatoire où l'attente se fait longue. Un personnage féminin, mystérieux, les pousse à franchir une lumière, une porte. Mais par frayeur et ne voulant pas être absous de leurs horreurs, ils refusent de faire le pas, craignant le pire s'ils la franchissent.

La création est originale et se repose sur des éléments historiques. Durant cette partie d'échec, chacun évoque certains souvenirs pour se défendre ou accuser leurs adversaires. Je n'ai pas trop compris le propos malgré la thématique. Quelques longueurs se font ressentir. Les protagonistes parlent comme s'ils faisaient un discours devant le public (qui, rappelons-le, les ont amenés au pouvoir).  Une pièce donc qui peut faire écho, d'une certaine manière, à notre présent tout en rappelant que les fantômes et les erreurs du passé sont bien au-dessus de notre tête.

 

Maxime Farsetti

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