Ah si vous saviez comme on voudrait fuire

Spectacle de la Compagnie «Théâtre de l’autre Scène» (57), vu à Avignon le 15 juillet 2024 à 13h45 à la Fabrik Théâtre. Dans le cadre du Festival Off d’Avignon du 3 au 21 juillet 2024.

Mise en scène : Laure VALLES

Interprète(s) : Pierre CHALARON, Valérie CHARDON, Catherine GEMON, Carole GUIDOTTI, Fabio ORLANDO

Genre : Théâtre

Public : tout public à partir de 8 ans

Durée : 1h20

La Fabrik Théâtre est l’un des théâtres permanents d’Avignon. Pendant le Festival, en attendant l’ouverture des portes, c’est si agréable de boire un verre ou de manger un morceau sous la glycine géante de la cour ombragée.

Anton Tchekhov, médecin et auteur russe, publie entre 1880 et 1903 plus de 600 œuvres littéraires.

« Ah si vous saviez comme on voudrait fuir » est un « Medley » de certaines de ses œuvres dont le fil conducteur est ce savant mélange entre réalisme et satyrisme, histoire plutôt pesante, mais qui devient très drôle à travers les personnages toujours un peu décalés et incapables de s’en sortir.

Ainsi, on retrouve le vieil acteur qui n’arrive pas à tourner la page du « Chant du cygne », les personnages qui veulent toujours avoir raison sans arriver à se maîtriser d’« Une demande en mariage ». Nous assistons aussi à la déclamation folle de la vie cauchemardesque du « Tragédien malgré lui » et aux multiples tentatives de tenir une « Conférence sur les méfaits du tabac » qui tourne en témoignage de maltraitance psychologique dans le couple.

Toutes les histoires ont des points communs : le monde n’est pas divisé en bons et méchants, il n’y a pas de héros. Chacun est comme il est, avec ses qualités et ses défauts.

Ce choix de l’auteur est intéressant pour la Compagnie « Théâtre de l’autre Scène », qui réunit au Centre Hospitalier de Montfavet des patients, des soignants et des professionnels.

Sur scène, cinq interprètes dans de magnifiques costumes : quatre comédiens et un musicien qui accompagne à la guitare acoustique. Sa musique souligne très joliment le texte. Quelle performance d’acteur pour interpréter ces longues tirades qui s’enchaînent sur un rythme effréné ! 

La mise en scène est minimaliste, tout est dans le texte et son interprétation. Et je me demande comment sur une scène de théâtre peuvent s’effacer toutes les différences si prégnantes sur la scène de la vie ….

Le public a aimé, j’ai entendu beaucoup de commentaires positifs à la sortie de la salle : « C’était bien, franchement ! ». Personnellement, j’ai eu du mal à rentrer dans la pièce.

Maren Scapol