Anoki, le clown du spectacle
14 juil. 2024Spectacle de la Cie des Gavroches (19) vu au théâtre l’Albatros le lundi 8 juillet à 16.45 h, dans le cadre du Festival Off d’Avignon, du 02 au 21 juillet
Texte et mise en scène Alexandre Josse
Avec Azad Josse
Genre clown
Tout public à partir de 5 ans
Durée 50 min
Je tache chaque année à Avignon de sélectionner un spectacle de clowns à la hauteur de mes exigences. J’ai reçu le dossier d’Anoki et une invitation, alors pourquoi ne pas aller découvrir cette proposition. L’histoire d’un clown qui bizarrement ne veut plus être clown, cela interroge !
On ne voit d’abord que les jambes d'Anoki qui dépassent de sous sa voiture, qu’il est en train de trafiquer. C’est une ancienne auto tamponneuse relookée agrémentée d’un gros phare à l’avant, d’un coffre en bois à l’arrière, d’une sorte de mat auquel sont attachés des ballons colorés. Il s’extirpe enfin, après qu’une explosion ait envoyé en l’air une multitude de petits papiers… Belle entrée en matière qui ravit le jeune public. Le personnage lui, est fidèle à l’idée que l’on se fait du clown nez rouge, avec des chaussures démesurées, un nœud papillon, un pantalon trop grand soutenu par des bretelles… Le personnage et son environnement sont conformes à mes attentes.
Voilà qu’Anoki annonce d’emblée qu’il n’y a pas de spectacle, que c’est fini, qu’on peut tous rentrer chez nous… En effet, il a décidé de ne plus être clown. Le clown n’est plus aimé, est dénigré, moqué, le mot lui-même est employé de manière péjorative, par exemple quand les expressions « arrête de faire le clown ! » , ou « quel clown ! ». Bref, il ne supporte plus d’être triste et a fait une demande pour ne plus être clown. Il attend donc la réponse, et nous allons attendre avec lui…
Si l’idée de base est séduisante, le développement comporte à mon sens beaucoup de longueurs, en tout cas dans la première partie. Même si le spectacle est agrémenté d’une belle bande musicale, de chansons, de quelques effets fumigène ou lumière, on attend longtemps qu’il se passe quelque chose, jusqu’au moment où Anoki se défait de ses habits de clown pour endosser la tenue qui sied à un travail de bureau. Travail répétitif, abrutissant, qui semble être une allusion aux Temps Modernes de Chaplin, travail qui ne va pas le rendre plus heureux… Il retournera bien sûr faire le clown, pour assumer finalement son identité, envers et contre tous.
Je n’ai pas réussi à m’approprier le spectacle, à ressentir la magie et la poésie que d’autres y ont vues. Mais la plupart des spectateurs semblaient contents… Alors il se peut que je n’aie pas été dans de bonnes dispositions ou encore sous l’influence du spectacle à la thématique lourde que j’avais vu juste avant… Peut-être faudra-t-il que je retourne voir ce spectacle lors d’une prochaine édition ?
Cathy de Toledo