Arianne, un pas avant la chute
Arianne, un pas avant la chute

Spectacle par la compagnie la caravelle (77) vu la 19 juillet 2024, à 20h45, à la Factory - Théâtre de l'Oulle - dans le cadre du festival Off d'Avignon

 

Texte, mise en scène et composition : Thomas Gendronneau 
Interprètes : Basile Alaïmalaïs, Anthony Falkowsky, Lucas Gonzalez, Sebastien Gorski, Sarah Horoks, Mathilde-Edith Mennetrier & Morgane Real
Lumière et scénographie : Quentin Maudet
Création Sonore : Baptiste Pilon Dubois et Pierre Forissier
Genre : Théâtre contemporain 
Public : à partir de 12 ans
Durée : 1h20

 

Comme une des pièces précédemment chroniquées, j'ai entendu parler de ce spectacle par le biais d'un membre de l'équipe que je suis sur les réseaux sociaux. La Factory et son théâtre de l'Oulle se situent sur une charmante place Crillon. La salle est composée de 110 places et était pleine à craquer pour une sixième fois, d'après l'accueil. On m'avait bien prévenu de venir bien en avance... et effectivement, la foule s'amassait devant le lieu. La salle est immense à mes yeux. Ecran de projection, scène de concert, lumières à n'en plus finir. Bref, une grande salle, bien que les sièges ne soient pas forcément les plus confortables. 

 

Arianne avant la chute, c'est le récit du dernier concert de cette chanteuse fictive, idole découverte 10 ans auparavant, et qui enchaîne les gros succès. Cette dernière voit son groupe telle une famille, sa famille. Mais comme toute famille, on n'en choisit pas ses membres... donc des tensions, des amours, des amitiés se créent. On apprend dans la pièce qu'Arianne a finalement tout abandonné de sa vie d'avant pour ce groupe, cette famille, et surtout un homme. La scénographie est simple, une scène sur laquelle le groupe de musique est séparé des deux côtés de l'espace. Au centre, deux fauteuils sur une moquette rouge. Cet espace, lui, jouera le rôle de plateau télé pour les interviews d'Arianne. 

La subtilité de ce spectacle repose sur une multiple temporalité. Il existe deux scènes : l'une en live, l'autre en virtuelle. Arianne est comme toute icône filmée... une caméra la suit sur scène comme en dehors. Ainsi, il y a l'image qu'elle donne aux spectateurs / spectatrices et l'image que les médias lui volent. Ainsi, sur scène, elle est souriante, heureuse d'être avec cette famille. Dans les coulisses, elle pâtit d'une trahison amoureuse et souffre. La pièce nous questionne finalement sur notre rapport en tant que public avec ces artistes féminines iconiques, d'hier et d'aujourd'hui, qui ont une folle énergie devant nous. Pourtant, derrière le faste et les paillettes, elles peuvent souffrir. Une complexité visuelle où nos yeux se perdent entre la scène et l'écran jusqu'au drame. Les chansons comme les dialogues ont un sens ; cela demande donc de la concentration malgré le bon rythme rock qui se joue. 

Je me dis qu'enchaîner tous les soirs une telle énergie, entre les chansons et le jeu, est une prouesse. Le public effectuera une standing ovation au noir final de ce spectacle. Est-ce pour la caméra, l'histoire, les chansons, les dialogues, les paroles, la dramaturgie, le fil conducteur... ou bien le tout, comme moi. Arianne nous fait sortir d'un labyrinthe émotionnel par sa voix malgré sa vie. 

 

Maxime Farsetti

Retour à l'accueil