Chocolat piment
Chocolat piment

Spectacle de La Folie Bonsaï ( 75  ) vu au théâtre du Cabestan, lundi 8 juillet à 12.35h, dans le cadre du Festival Off d’avignon, du 03 au 21 juillet sauf mercredi

 

Texte de Christine Reverho

Mise en scène David Teysseyre

Avec Anthony Allard, Lydia Cherton, Jean-David Stepler, Aurélie Treilhou

Genre théâtre  

Tout public à partir de 7 ans

Durée 1.10 h 

 

Une correspondante Vivant Mag a déjà publié en 2018 une chronique mitigée de la pièce jouée par une autre compagnie. Ce commentaire m’ayant étonnée s’agissant d’une pièce nominée aux Molières en 2007 dans plusieurs catégories, j’ai décidé d’aller voir si la Folie Bonsaï en proposait une version plus convaincante…

 

La salle du Cabestan est pleine à craquer, des spectateurs sont même assis sur les marches. Cela peut sembler de bon augure, même si le décor sous nos yeux n’a rien de bien extraordinaire. Une cuisine style des années 60, avec table et chaises en formica, avec un coin repos à jardin, petit canapé et table basse…

Les personnages font leur entrée les uns après les autres. La fille aînée Stéphanie, agent immobilier, la quarantaine, éternelle célibataire, qui est un peu le pilier de la famille et s’occupe plus particulièrement de son père, veuf. Pour l’heure, elle s’affaire à la préparation du repas, lorsque sa sœur Caroline arrive avec un énorme carton contenant le gâteau chocolat/piment… Puis le père et le gendre apparaissent. Paul, bougonnant, car il n’était pas d’accord pour ce repas d’anniversaire que ses filles ont organisé, et Franck le mari de Caroline, qui ne peut lâcher son téléphone une minute tant son entreprise et ses affaires ont besoin de lui. Ce personnage est d’emblée totalement insupportable.

Les comédiens sont plutôt bien choisis, chacun collant parfaitement à son personnage, avec une mention spéciale pour Anthony Allard, qui incarne un Franck plus beauf que beauf, le vrai con narcissique, désagréable – sans même s’en rendre compte - avec tout le monde, sa femme en particulier, que son beau-père ne peut pas encadrer… Les comédiens ne semblent pas cependant s’autoriser la moindre fantaisie de jeu, mais peut-être cela est-il imposé par l’auteur, dont je n’ai pas lu le texte ni par le fait les didascalies.

C’est plutôt le pitch qui n’offre pas un grand intérêt. Les situations et les personnages sont convenus, et se retrouvent habituellement dans de nombreuses pièces du même acabit, comme un air de famille ou Cuisines et dépendances, qui font par ailleurs le bonheur des compagnies de théâtre amateur.

Les cadeaux de cet anniversaire tiennent dans la révélation de secrets et écarts de conduite, pas vraiment imprévisibles... Que le père ait eu une maîtresse, que Stéphanie l’ait découvert, que la même Stéphanie ait eu une relation avec son beau-frère (etc.) ne relèvent d’aucune inventivité. Juste du « vaudeville contemporain ».

Mais le public semble apprécier ce moment de détente, où l’on ne se pose pas trop de questions, à rire des déboires de ceux qui sur scène incarnent des citoyens lambda à qui il arrive tous les jours des choses pareilles… Il faut croire que ça fait toujours du bien de savoir qu’on n’est pas seul à être concerné !

Comme ma collègue qui a chroniqué la pièce en 2018, je ne suis pas fan du genre, et je rejoins son avis en attribuant seulement une étoile, plus pour le propos que pour la qualité de jeu, qui m’a semblé tout à fait honnête.

 

Cathy de Toledo 

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