Closet (ce qu’on n’a pas pu dire)
Closet (ce qu’on n’a pas pu dire)

Spectacle de la Compagnie L’Excessive (69), vu le mardi 16 juillet à 15h40 à La Scierie dans le cadre du Festival d’Avignon.

 

Texte : Bryan Ballet, Lisa De Santis

Mise en scène : Bryan Ballet, Lisa De Santis, Rosalie Vaudaux

Avec : Bryan Ballet, Lisa De Santis

Lumières : Florian Martinet

Son : Ludovic Payen

Public : Adultes

Durée : 1h10

 

“Au royaume des chipos c’est moi la brochette courgettes-tomates perdue au milieu du graillon de l’hétéronormativité. Je baigne dans le jus des reproches, des questions inappropriées et de l’attention non-demandée" - extrait du texte

 

C’est avec une sincérité touchante que Bryan et Lisa nous ouvrent les portes de leur intimité. Avec beaucoup d’humanité, ils nous racontent leur enfance, leur adolescence, leurs joies et leurs déceptions, leurs questionnements et leur sortie du placard. Tous les événements qui les ont menés là où ils sont aujourd’hui.

Les deux personnages nous livrent avec courage l’histoire de leurs coming-out respectifs. Nous sommes transportés dans les années 2000. À cette époque, Mylène Farmer règne sur le dancefloor, et les mèches plaquées sur le front sont au summum de la mode.

Le texte aborde avec beaucoup de douceur et d’humour des thèmes très importants comme l’éveil de la sexualité et la quête identitaire. La pièce nous présente une succession de scènes quotidiennes, touchantes par leur simplicité même. Avec légèreté et tendresse, Lisa et Bryan nous racontent leurs premiers émois, leurs premières fois romantiques et maladroites. Ils ne sont finalement que deux adolescents un peu empotés qui découvrent leur corps et leurs sentiments. Que l’on soit hétérosexuel ou homosexuel, cisgenre ou transgenre, c’est une expérience à laquelle tout le monde peut facilement s’identifier.

La mise en scène très épurée permet une grande créativité, représentant tantôt les vestiaires d’un gymnase dans lequel l’on peut presque sentir les odeurs des chasubles jamais lavées, tantôt le karaoké d’un camping où le sable reste collé entre les orteils dans les tongs. Trois éléments seulement sont présents sur scène : un banc, un porte-manteau sur lequel reposent les divers costumes des comédiens et un micro sur pied utilisé durant plusieurs scènes.

Closet, ce sont des expériences de vie auxquelles on peut aisément s’identifier. Le spectacle se réapproprie une parole trop souvent représentée dans le drame et les larmes, quand elle n’est pas complètement invisibilisée. C’est avec beaucoup de fierté que les comédiens nous livrent une performance particulièrement touchante.

Devant, Closet, on rit, on est ému, on pleure aussi, un peu, mais surtout, on est fier.

 

Marceline WEGROWE

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