"les filles d'Ariane"
18 juil. 2024Spectacle » Les Filles d'Ariane » de la compagnie « Le petit manteau jaune » (92270) vu le dimanche 7 juillet, à 14h30, au Théâtre L'Oriflamme, dans le cadre du festival Off d' Avignon
Auteur et metteur en scène : Martin Kindermans
Comédiens : Valentine Daruty, Thomas de Fouchecour
Musique : Evergreen Symphony Orchestra et Kevin Galie
Lumière : Baptiste Pilon
Scénographie : Martin Kindermans
Dates : du 3 au 21 juillet (relâche le lundi)
Horaire : 14h 30
Durée : 1h10
Lieu : Théâtre de l'Oriflamme
Genre : théâtre contemporain
Public : à partir de 12 ans
Martin Kindermans est l'auteur et le metteur en scène de cette pièce, très originale. C'est à l'issue de sa troisième année, au cours Delavéne Cochet, qu'il a conçu ce projet avec Valentine et Thomas.
Thomas de Fouchecour est auteur et comédien ; Valentine Daruty est comédienne et danseuse classique depuis l'âge de trois ans.
Depuis, « Filles d'Ariane » a remporté les prix du public et du jury, lors du tremplin pour jeunes metteurs en scène, organisé par la ville de Bois Colombes.
Ces jeunes artistes sont beaux, talentueux, audacieux et pleins de génie !
Fleur, jeune adolescente, entre dans le salon de Léandro, bien décidée à élucider le secret de sa naissance. Fleur s'interroge ; qui est ma mère, pourquoi je ne l'ai pas connue, et pourquoi on a toujours refusé de m'en parler ?
Secrets de famille, non-dits, révélation de la vérité, quête de soi, besoin de racines sont des thématiques actuelles ; cette pièce les explore, tout en invitant le spectateur à se questionner.
C'est une histoire complexe qui nous est racontée, pleine de rebondissements et d'émotions, brillamment éclairée par la mise en scène et la pratique pluridisciplinaire.
En scène, ils sont deux comédiens ; ils interprètent cinq personnages, au cœur d'un « tourbillon » de souvenirs. Fleur, Léandro, Joseph, Ariane et Salomé ont, entre eux, des liens de parenté ou d'amitié.
Pour permettre au public de se repérer dans ce "labyrinthe", le metteur en scène a créé un décor modulable ; c'est un tableau sur lequel sont accrochés les prénoms des personnages, ainsi que les accessoires, propres à chacun ; Fleur est reconnaissable grâce à un ciré jaune et des bottes, Joseph, grâce à une cravate, etc.
Dès qu'un personnage entre en scène, le comédien allume une lumière, au-dessus de son prénom, et se saisit de l'accessoire qui correspond. Cela crée du « jeu » entre les comédiens, ainsi que dans leurs déplacements. Dans l'histoire, le comédien change non seulement de personnage, mais aussi d'époque, passant du présent au passé et inversement. C'est dynamique et ludique, à la fois !
Léandro a connu la mère de Fleur ; il est très ému, Fleur lui ressemble beaucoup. Elle s'appelait Ariane ; celle-ci était danseuse, à l'Opéra ; la comédienne se » transforme » en Ariane, grâce à une jolie robe bleue, et interrompt, avec brio, le récit de l'histoire, par des extraits du ballet « La Bayadère » de Léon Minkus. Entre les révélations, cela donne du souffle ! C'est frais, léger, délicat !
Pour compléter cette mise en scène, très créative, nous écoutons quelques morceaux de musique, joués au piano par Salomé, jeune et demi-sœur de Fleur, la fille d'Ariane et de Joseph (à nouveau, la comédienne se « transforme » en Salomé grâce à un bandeau dans les cheveux, et à une robe-short fleurie, cachée sous la robe bleue, cela se faisant en un clic !), et nous assistons aussi à une scène, explicitée par des marionnettes !
Bref ! Petit à petit, tout s'éclaire ; Fleur retrouve « son fil d'Ariane » ; le secret de sa naissance est révélé ; celui-ci peut faire réfléchir et interpeller le spectateur...
Le public est ravi ; c'est un excellent spectacle du Off 2024 : c'est vif, intelligent, non dénué d'humour, l'interprétation des comédiens est éblouissante.
Patricia Gueperou